Eglises d'Asie

L’évêque de Mannar appelle les belligérants à se retirer des alentours du sanctuaire marial de Madhu après le bombardement meurtrier du 20 novembre

Publié le 18/03/2010




Après le bombardement du sanctuaire marial de Madhu, qui a provoqué la mort de 38 personnes (dont 13 enfants), l’évêque de Mannar, Mgr Rayappu Joseph, a appelé tant les forces armées sri-lankaises que des Tigres tamouls à se retirer immédiatement du sanctuaire. Mgr Rayappu Joseph n’a pas pu préciser d’où venaient les obus tandis que l’armée et les rebelles se sont rejeté mutuellement la responsabilité de l’attaque. Près de 3 500 personnes, qui ont fui les combats dans la région environnant le sanctuaire, avaient trouvé refuge à Madhu lors du bombardement. “Je demande aux forces armées de l’Etat et au LTTE [les Tigres de libération du Tamil Eelam] de se retirer sans délai du périmètre sacré du sanctuaire”, a déclaré Mgr Rayappu Joseph le lendemain de l’attaque. Dans un autre communiqué, l’Eglise a fait savoir que 300 hommes de troupe sri-lankais étaient présents dans l’enceinte du sanctuaire au moment du bombardement.

Depuis le 1er novembre, les rebelles du LTTE ont lancé une vaste offensive, en partie victorieuse, dans le nord-ouest du pays, et ont pris le contrôle d’une dizaine de villes en quelques semaines, obligeant l’armée sri-lankaise à d’importants replis (14). Depuis, dans la région entourant Mannar, les combats font rage et, malgré le bombardement du 20 novembre, le nombre des réfugiés au sanctuaire de Madhu est monté à 8 ou 10 000, occasionnant d’importantes difficultés d’approvisionnement.

Situé dans le diocèse de Mannar, le sanctuaire marial de Madhu est un des lieux de pèlerinage les plus vénérés par les catholiques du Sri-Lanka. Fondé dans la jungle autour des années 1670 par un groupe de catholiques fuyant les persécutions anti-catholiques déclenchées par les colonisateurs hollandais, le sanctuaire attire également à lui des croyants des autres religions. Une statue de Notre-Dame du Rosaire, de 1543, y est vénérée. Nombreux sont ceux qui viennent auprès d’elle demander une guérison miraculeuse. Revenant sur les conditions du bombardement, le P. A. P. Devasagayam, responsable du sanctuaire, a déclaré : Les tirs ont duré des heures. Je ne sais pas combien d’obus sont tombés ici parce que nous avions tous trouvé refuge à l’intérieur [du sanctuaire]. Le toit de l’église de SacréCour est endommagé. Le couvent a aussi été touché. Mais, grâce à Dieu, la statue est intacte.”