Eglises d'Asie

A l’occasion des élections présidentielles du 21 décembre, les représentants des principales religions appellent au respect des valeurs morales et spirituelles

Publié le 18/03/2010




A l’occasion des élections présidentielles du 21 décembre prochain, la Conférence des Religions, rassemblant des représentants des principales religions du pays (bouddhisme, christianisme, hindouisme et islam), s’est réunie fin novembre. Elle a appelé les hommes et les partis politiques à s’engager publiquement à ce que les élections soient propres, justes et pacifiques. Dans un communiqué intitulé “Directive aux dirigeants politiques et aux Sri-Lankais”, ces responsables religieux ont invité les hommes politiques à “placer le pays et son peuple au-dessus de leurs intérêts propres”.

Les hommes politiques sont les serviteurs du peupleet les Sri-Lankais doivent voter pour des représentants qui ont prouvé par le passé leur droiture morale et leur sens du service“, peut-on encore lire dans ce communiqué. Revenant sur les violences post-électorales qui ont éclaté lors des scrutins passés, les responsables religieux ont appelé les candidats à respecter le verdict des urnes et à rejeter toute forme de violence. Il est scandaleuxqu’il soit nécessaire de décréter le couvre-feu afin de venir à bout des violences qui éclatent après chaque élection.

Cette conférence était présidée par le vénérable Madihe Pannaseeha Mahanayake Thero, dirigeant du Amarapura Nikaya, un des quatre principaux monastères du bouddhisme au Sri-Lanka, et par Mgr Oswald Gomis, président de la Conférence épiscopale catholique du Sri-Lanka.

A l’occasion de cette rencontre, Mgr Gomis a déclaré que les Sri-Lankais devaient construire une nation fondée sur le principe de l’unité dans la diversitéet du droit à vivre et laisser vivre“. Le communiqué de la Conférence précise que les candidats à la présidence doivent s’engager à protéger l’intégrité du territoire et de la nationtout en mettant un terme à toute forme de terrorisme et de violence“. Ces candidats doivent aussi prendre l’engagement d’apporter des changements substantiels au présent système exécutif qui confère un pouvoir sans limite au président“.

Les principaux responsables religieux du Sri-Lanka demandent enfin que les candidats s’engagent à nommer les fonctionnaires sur la base de leur seule compétence, sans discrimination liée aux affinités politiques, à la caste, à la race ou aux croyances religieuses“. Il est important de restaurer la confiance des gens dans la police, la justice et le service public de façon générale.

Par ailleurs, le 6 décembre, la Conférence épiscopale du Sri-Lanka et la Conférence des supérieurs majeurs d’ordre religieux ont rendu public un message similaire, rappelant aux citoyens sri-lankais le caractère sacrédu devoir électoral et demandant aux catholiques d’assister de toutes les façons possibles les groupes qui défendent les droits civiques“. Les responsables de l’Eglise invitent tous les catholiques sri-lankais à être en première lignepour promouvoir l’harmonie et le respect entre les différentes parties en présence.

Les deux principaux candidats aux élections du 21 décembre sont l’actuelle présidente du pays, Chandrika Kumaratunga, de l’Alliance populaire, et le chef de l’opposition, Ranil Wickremasinghe, du Parti national uni. Depuis 1948, ces deux formations politiques ont alterné au pouvoir et dominent les onze autres petits partis ou formations qui forment la scène politique sri-lankaise actuelle.