Eglises d'Asie – Chine
La répression contre le mouvement Falungong s’étend à d’autres groupes religieux clandestins d’inspiration chrétienne
Publié le 18/03/2010
Dans la seule ville de Xiangtan de la province de Hunan en Chine orientale, la police a arrêté 75 membres d’une secte bien connue mais dont les appellations sont multiples. Appelée aujourd’hui secte de l’Intégralisme (1), de la Nouvelle naissance, du Cri, dans le passé, elle avait été aussi désignée sous le nom de secte du Jugement dernier (2). Son fondateur, Xu Yongze, a été condamné à 3 ans de prison en 1997. A l’époque, cette condamnation avait provoqué la réprobation internationale et avait été dénoncée par le rapport du département d’Etat américain sur les droits de l’homme. Le vice-président du Mouvement patriotique des trois autonomies, Shi Zesheng, avait alors justifié cette mesure et affirmé que la secte fondée illégalement en 1984 créait le désordre social en répandant la rumeur que la fin du monde est proche et que l’on ne peut survivre qu’en criant à haute voix (3).
Le 23 novembre dernier, dans le district de Tanghe de la province du Henan, en Chine septentrionale, au moins 15 adeptes de la secte de l’Eclair d’Orient (4) ont également été arrêtés. La veille, à Nangxiong, dans la province de Canton, en Chine méridionale, ce sont 13 fidèles de la secte Zhu Shen, qui avaient été appréhendés.
Il faut sans doute voir dans cette nouvelle répression la conséquence directe de la loi adoptée, le 30 octobre dernier, par le Comité permanent de l’Assemblée nationale du peuple. Cette loi est principalement dirigée contre le mouvement Falungong dont des milliers d’adeptes ont, depuis, été arrêtés. Mais elle vise aussi les sectes religieuses. La loi est destinée « à prévenir et réprimer les cultes religieux et leurs activités illégales« . « Elle appelle les tribunaux, les procureurs, la police, les organes administratifs judiciaires à faire preuve d’une vigilance sans faille à l’égard des activités des sectes et à les réprimer avec vigueur en conformité avec la loi« . C’est depuis la promulgation de cette loi que les autorités considèrent les groupes religieux cités ci-dessus, ainsi que sept autres d’une relative importance, surtout implantés dans les campagnes, comme des religions nuisibles. Ces mouvements religieux regroupent environ trois millions de fidèles. La plupart d’entre eux associent la doctrine chrétienne à des éléments de la culture locale.
Le CIDHMDC précise qu’il n’est pas correct de classer ces groupes religieux parmi les sectes comme le font les autorités chinoises alors que quelques-uns d’entre eux comme, par exemple, la secte de l’Intégralisme, sont considérés comme des Eglises domestiques chrétiennes par les organisations religieuses étrangères.