Eglises d'Asie

Falungong : lourdes peines de prison pour quatre responsables du mouvement, cadres dans l’appareil du Parti et de l’Etat

Publié le 18/03/2010




Dimanche 26 décembre, les autorités chinoises ont eu la main particulièrement lourde en prononçant des peines de prison allant de sept à dix-huit ans à l’encontre de quatre responsables du mouvement Falungong, mouvement interdit depuis le 22 juillet dernier. Selon le Centre d’information sur les droits de l’homme et le mouvement démo-cratique en Chine, organisation basée à Hongkong, aucun dissident n’a écopé d’une peine aussi lourde depuis la condamnation à 20 ans de prison du syndicaliste Hu Shigen en 1995. La sévérité des autorités s’expliquerait entre autres par l’appartenance des quatre condamnés à l’appareil du Parti et de l’Etat, à un grade relativement élevé.

Les quatre condamnés, qui formaient en quelque sorte l’état-major pékinois de ce mouvement socio-religieux d’inspiration bouddhiste et taoïste, étaient membres du parti communiste et le plus important d’entre eux, Li Chang, âgé de 59 ans et condamné à 18 ans de prison, était directeur des services informatiques du Bureau de la sécurité publique de Pékin. Accusés d’avoir entravé l’application de la loi à travers l’organisation d’une secte, provoqué la mort d’adeptes et volé des secrets d’Etat (i.e. des informations sur la répression engagée contre le mouvement), les quatre ont été jugés et condamnés lors d’un procès expédié en une journée. Par la sévérité des sanctions infligées, le pouvoir chinois a sans doute voulu signifier à tous ses cadres que la double appartenance au Parti et à Falungong était strictement interdite.

Le lendemain du procès, cinq membres de Falungong qui tentaient de déployer une banderole place Tienanmen pour protester contre le verdict ont été interpellés par la police. La place, site de nombreuses tentatives de manifestation de la part d’adeptes du mouvement depuis son interdiction il y a cinq mois, était étroitement surveillée et quadrillée par les forces de sécurité, en uniforme ou en civil.