Eglises d'Asie – Sri Lanka
Le président de la Conférence épiscopale appelle ses concitoyens à la réconciliation à l’occasion de Noël
Publié le 18/03/2010
L’appel de l’évêque était motivé par la tension ethnique qui règne dans le pays depuis bientôt 17 ans, depuis que les Tigres de la libération du Tamil Eelam (LTTE) ont entamé la lutte contre le gouvernement dirigé par des Cinghalais pour la création d’un Etat tamoul au nord et à l’est du Sri Lanka, une lutte dont la raison profonde est l’oppression et la discrimination subies par les Tamouls dans ce pays depuis longtemps. Revenant sur ce passé de lutte et de division, Mgr Gomis a déploré que le chemin de la haine et de la vengeance choisi par les Sri Lankais ait abouti à la création d’une “culture de la violence Evoquant le conflit ethnique, la violence engendrée par les campagnes électorales, il s’est écrié : “C’est assez… ! Notre comportement doit être à la hauteur de notre dignité humaine ! »
Cet appel du président de la Conférence épiscopale du Sri Lanka s’inscrit dans la ligne générale suivie par la hiérarchie catholique depuis le début du conflit qui a provoqué la mort de plus de 30 000 personnes et le déplacement de plus d’un million d’habitants du pays. Les évêques du Sri Lanka ont toujours préconisé une solution pacifique et négociée entre les deux parties. C’est ainsi qu’après la tentative d’assassinat de la présidente, le 18 décembre dernier, et l’attentat qui a eu lieu peu après au cours d’une réunion de l’opposition, la Conférence a condamné la montée de la violence et son utilisation en vue d’influencer l’opinion et le comportement politiques de la population.
Les catholiques et les autres chrétiens du pays n’ont pas ménagé leurs efforts pour promouvoir la paix. Récemment encore, le 5 décembre, une marche ocuménique pour la paix a été organisée à Batticoloa, à l’est du Sri Lanka, par chrétienne unie pour la paix. Partis de quatre églises différentes, les participants catholiques et protestants ont convergé vers l’église méthodiste de Koddaimunai. A l’issue de la marche, une résolution a été soumise à la présidente Chandrika Kumaratanga, appelant celle-ci ainsi que les rebelles du LTTE à entamer des pourparlers de paix grâce à la médiation d’une tierce partie. Le texte demandait aux deux camps d’épargner la vie des citoyens innocents et adjurait le gouvernement de traiter avec justice les prisonniers politiques et d’autoriser les personnes déplacées “languissant actuellement dans de prétendus camps » à revenir chez elles auprès de leurs proches.