Eglises d'Asie

Dans une nouvelle lettre pastorale, la première publiée depuis 1995, les évêques catholiques “officiels” appellent à un renforcement de l’Association patriotique

Publié le 18/03/2010




Après une première lettre pastorale publiée en 1995 à l’occasion de la tenue à Pékin de la quatrième conférence mondiale des femmes (1), les évêques “officiels” de l’Eglise catholique en Chine ont publié leur seconde lettre pastorale le jour de Noël 1999, à l’occasion du Jubilé. Intitulée “Lettre pastorale du millénaire à tous les clercs et les fidèles », ce document met l’accent sur les devoirs civiques et spirituels de l’Eglise en Chine et sur la nécessaire adaptation de celle-ci à la société socialiste chinoise. Cette lettre explique le sens et le message du Jubilé, passe en revue l’histoire de l’Eglise en Chine et aborde la mission d’évangélisation de l’Eglise au XXIème siècle. Selon les évêques “officiels”, cette mission passe par un renforcement du rôle de la Conférence épiscopale et de l’Association patriotique.

La lettre, qui porte en tête le logo du Jubilé Iubilaeum A.D. 2000 », identique à celui de l’Eglise universelle, comporte 6 000 caractères. Se référant à l’appel de Jean-Paul II pour la repentance et pour la réconciliation, les évêques chinois invitent les catholiques de Chine à demander pardon à notre pays, à notre peuple et à nos camarades pour le mal fait dans l’histoire » par l’Eglise ou par des catholiques. En retour, les évêques expriment l’espoir que les communistes accueilleront l’engagement des catholiques à maintenir le système socialiste et à raviver la grandeur du peuple chinois ». Appelant à une solidarité et à une communion plus grande à l’intérieur de l’Eglise, les évêques demandent aux fidèles de renforcer leur foi par l’étude en général et par l’étude de la Bible en particulier. Ils soulignent qu’en vingt ans, l’Eglise en Chine est parvenue à beaucoup de choses, mais qu’il reste énormément à faire en matière de travail missionnaire. Rappelant que l’Association patriotique a été fondée en 1957 pour aider le gouvernement à appliquer sa politique religieuse et à maintenir le principe patriotique dans le pays et la religion », les évêques appellent tous les catholiques à renforcer le rôle non seulement de la Conférence épiscopale mais aussi celui de l’Association patriotique.

Après avoir passé en revue l’histoire de l’Eglise en Chine depuis le VIIème siècle, les évêques chinois estiment dans la seconde partie de leur lettre que ce nouveau siècle est plein d’opportunités et de défis pour l’Eglise. Il faut tirer des leçons de l’histoire passée, s’efforcer de toujours répandre la Bonne Nouvelle, s’adapter aux changements de la société socialiste et renforcer l’exercice de la démocratie et la participation des laïcs dans l’Eglise, précisent-ils.

A deux reprises dans leur lettre, les évêques écrivent que l’Eglise en Chine est fidèle à l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique ». Ils disent leur volonté de continuer à développer les échanges avec l’Eglise universelle dans l’égalité et le respect mutuel ». Avec les Eglises de Hongkong, Macao et Taiwan, ils souhaitent travailler en observant les principes de nonsubordination, noningérence et respect mutuel ».

Selon cette lettre pastorale, l’Eglise de Chine compte 70 évêques membres de la Conférence des évêques de l’Eglise catholique en Chine (l’Eglise “officielle”) pour 110 diocèses. 1 300 prêtres – dont 1 200 ordonnés depuis 1986 -, quelque 3 000 religieuses et 1 900 séminaristes servent cinq millions de catholiques. Ces dix dernières années, il y a eu en moyenne 60 000 baptêmes par an. On peut noter que les chiffres (nombre de catholiques, de prêtres, de religieuses) sont sensiblement plus élevés que les chiffres publiés jusqu’ici par l’Eglise “officielle”. Celle-ci indiquait généralement que les catholiques étaient au nombre de quatre millions.