Eglises d'Asie

Des bouddhistes, des hindous et des musulmans étaient présents à Dacca pour le jubilé de l’an 2000

Publié le 18/03/2010




Des bouddhistes, des hindous et des musulmans se sont joints au millier de catholiques rassemblés dans les jardins de l’archevêché de Dacca pour célébrer le jubilé de l’an 2000, le 14 janvier dernier. Organisée autour d’un grand repas communautaire, cette journée de festivités a été marquée par une messe solennelle à laquelle ont participé quatre évêques, 50 prêtres et 80 religieuses.

Bhadanta Shudhanando Maha Theo, le président de la Bangladesh Buddhist Kristi Prachar Sangho (organisation pour la promotion de la culture) s’est adressé à l’assemblée pour dire : Jésus est l’homme de tous sans distinction de caste ou de couleur [.]. Nous avons à sacrifier nos vies pour les autres comme Jésus luimême l’a fait ». Moulana Abul Awal, directeur de la Fondation islamique bangladaise, de son côté, a rappelé que le Coran citait 26 fois le nom de Isa (Jésus), celui qui a apporté la paix au monde. “Nous avons à suivre l’enseignement de Isa et si quelqu’un nous frappe sur une joue à lui présenter l’autre ». Il a regretté que, même si l’on dit que le monde est un grand village, les fossés qui séparent les gens vont en s’élargissant : Bâtissons une société de paix et d’amitié a-t-il conclu.

Mgr Michael Rozario, archevêque de Dacca, a adressé un message à tous ses compatriotes à l’occasion de ce jubilé, une fête que nous voulons fête de la réconciliation’ entre Dieu et les hommes, et entre les hommes et toute la création [.]. Quand la réconciliation et la fraternité seront réalité, la vraie paix et la vertu seront présentes sur notre terre et elle sera sauvée ». Exprimant sa gratitude envers la communauté chrétienne minoritaire mais florissante, l’archevêque a remercié Dieu que tous puissent vivre leur foi et avoir la chance de servir la nation par le biais de l’éducation et des établissements de santé.

Cependant, selon Mgr Rozario, le problème le plus sérieux est celui de la décadence morale ». Certes, les Bangladais sont patients et courageux mais, a-t-il regretté, “sans moralité, nous sommes perdus ». Une moralité observée dans tous les domaines permet le progrès. Enfin, il a déclaré que la recrudescence du terrorisme, les problèmes politiques et les luttes armées ont été épuisantes pour la nation Il a demandé aux politiques de prendre position et d’agir.