Eglises d'Asie

Des catholiques de l’Eglise en Chine, tant “officiels” que “clandestins” , ressentent mal la consécration de cinq évêques “officiels” à Pékin le 6 janvier

Publié le 18/03/2010




Des catholiques de l’Eglise “clandestine” et de l’Eglise “officielle” disent leur inconfort, voire leur désaccord, face à la consécration de cinq évêques “officiels” organisée, à Pékin le 6 janvier dernier, sans consultation préalable avec le Vatican (2).

Selon un membre de l’Eglise “clandestine” dans le Fujian, ce qui s’est passé à Pékin démontre que ceux qui ont pris part à cette cérémonie non seulement sont contrôlés par les autorités chinoises mais aussi qu’ils ont sciemment chercher à faire un affront au Saint-Siège. Ce qu’ils [l’Eglise officielle »] ont fait au moment l’on notait des progrès dans la normalisation des relations entre le Vatican et la Chine est injustifiable»

Selon des catholiques de Chine, dans les semaines précédant Noël, le Bureau des Affaires religieuses avait mis en garde l’Eglise “clandestine” dans plusieurs régions afin que celle-ci n’organise pas de consécrations de nouveaux évêques. Ils ne fallait pas tendre inutilement l’atmosphère avant une éventuelle normalisation des relations diplomatiques, avaient-ils fait savoir. Certains responsables de l’Eglise “clandestine” avaient obtempéré, prenant même garde à ne pas célébrer Noël et le Jubilé de façon trop voyante. Mais, toujours selon ses sources, les consécrations du 6 janvier ont montré que ces efforts de conciliation étaient vains.

Enfin, dans certains diocèses “officiels”, il semble que le Bureau des Affaires religieuses ait rencontré des résistances de la part de la communauté catholique locale. Les pressions exercées pour l’élection de futurs évêques n’ont pas toujours été couronnées de succès. Dans le nord du pays, un administrateur diocésain “officiel”, qui entretient des contacts avec les catholiques “clandestins” de son diocèse, a dit avoir rejeté une demande du Bureau local des Affaires religieuses, pour que soit organisée une élection pour la désignation d’un évêque pour le siège “officiel” de son diocèse. Dans un autre diocèse, le candidat pressenti pour le siège épiscopal s’est débrouillé pour se retirer dans le diocèse voisin, afin d’empêcher la tenue d’une élection.

Mgr John Tong Hon, évêque auxiliaire du diocèse de Hongkong, s’est dit peiné » de ce qui s’est passé à Pékin le 6 janvier. Selon lui, les cinq évêques savaient parfaitement qu’ils ne devaient pas accepter d’être ordonnés, cependant, ils ont pris cette décision ». Tout ce que nous pouvons faire, c’est prier pour eux. Après tout, ils sont adultes », a-t-il conclu.