Eglises d'Asie

Hongkong : l’association des médecins catholiques demande aux autorités de tutelle de préciser leurs intentions au sujet de « l’euthanasie passive » des malades en fin de vie

Publié le 18/03/2010




Le Conseil médical de Hongkong, organe officiel de tutelle des médecins du territoire, a annoncé qu’il allait proposer la révision en mars prochain des chapitres de son code d’éthique relatif aux soins aux mourants. Il souhaite introduire la possibilité pour les médecins de « différer ou d’arrêter » les traitements médicaux lourds visant à prolonger la vie des malades en phase terminale. L’Association des médecins catholiques de Hongkong a réagit à cette réforme éventuelle et rappelle la position de l’Eglise à ce propos, telle qu’elle est exprimée dans le paragraphe 2278 du Catéchisme de l’Eglise catholique (4) ; elle met en garde contre une éventuelle panique du public devant une réforme qui a été présentée depuis la mi-janvier par les médias locaux comme l’introduction de « l’euthanasie passive » à Hongkong.

Selon le docteur Rebecca Yeung Mei-wan, responsable de cette association de médecins catholiques, tant l’Eglise catholique que le personnel médical dans son ensemble sont opposés à l’euthanasie. Mais, explique-t-elle, les mots « euthanasie passive » prêtent à confusion et sont source d’anxiété chez les gens. Beaucoup pensent que la réforme proposée va conduire à ce que les malades en phase terminale se voient refuser un traitement médical adéquat sous prétexte que ce traitement est trop onéreux.

Les médecins catholiques et le diocèse de Hongkong insistent pour qu’une large consultation soit organisée sur ce sujet avant qu’une décision finale soit prise. Le P. Laurence Lee Len, chancelier du diocèse, a précisé que l’Eglise catholique n’encourage pas les traitements médicaux « inutiles » destinés à prolonger la vie d’un patient en phase terminale. Mais il a aussi mis en garde contre une interprétation erronée de ce caractère « inutile » des traitements. « L’Eglise est désireuse d’exprimer ses conceptions si une consultation sur le sujet est entreprise », a-t-il déclaré.

Depuis, un porte-parole du Conseil médical a fait savoir que, au vu de la controverse soulevée, le gouvernement de Hongkong a décidé d’ajourner pour le moment la réforme envisagée. En attendant, l’Association des médecins catholiques, en coopération avec l’Association des infirmières catholiques, va publier des articles dans les journaux en anglais et en chinois du territoire et organiser des rencontres afin d’aider les Hongkongais à comprendre la différence qui existe entre l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique.