Eglises d'Asie – Thaïlande
Les forces spéciales thaïlandaises ont mis fin à la prise d’otages organisée par des insurgés birmans se réclamant de « l’Armée de Dieu »
Publié le 18/03/2010
L’« Armée de Dieu » est une organisation quelque peu étrange, dirigée par des jumeaux âgés de douze ans, à qui leurs quelque 200 hommes prêtent des pouvoirs surnaturels. Elle est issue d’une scission en 1997 de l’Union nationale karen (KNU), d’inspiration chrétienne protestante, le dernier mouvement parmi les organisations séparatistes des ethnies minoritaires en Birmanie à continuer le combat contre l’Union birmane. Les autres rébellions ont cessé la lutte armée après avoir passé des accords de cessez-le-feu avec la junte au pouvoir à Rangoun. Selon des sources proches des milieux birmans dissidents, le lendemain du dénouement de cette prise d’otages, l’armée birmane s’est emparée du quartier général de l’« Armée de Dieu », faisant « de nombreux morts, y compris des femmes et des enfants ».
Deux des dix hommes tués par la police thaïlandaise avaient pris part, il y a quatre mois, à une spectaculaire prise d’otages à l’ambassade de Birmanie à Bangkok. Cette affaire s’était dénouée pacifiquement, les autorités thaïlandaises ayant permis aux insurgés, se réclamant des « étudiants » birmans, de regagner en hélicoptère leur base dans la jungle birmane, proche de la frontière avec la Thaïlande.
La succession à quelques mois d’intervalle de ces deux prises d’otages laisse craindre que les autorités thaïlandaises vont durcir leur politique à l’égard des réfugiés de Birmanie installés sur leur territoire. Le long de la frontière, environ 100 000 personnes vivent dans des camps de réfugiés et, au-delà, on estime que 500 000 à 1 million de Birmans vivent, le plus souvent sans permis de travail, à Bangkok et dans les centres urbains, fournissant une main-d’ouvre bon marché.