Eglises d'Asie

Une assemblée de responsables religieux demande aux dirigeants des Tigres tamouls d’accepter les offres de paix du gouvernement

Publié le 18/03/2010




Une assemblée formée de responsables des principales religions du Sri Lanka (bouddhisme, christianisme, hindouisme et islam) a appelé tous les citoyens du pays, et particulièrement le principal parti d’opposition et les rebelles tamouls, à tenir compte de l’offre de paix proposée par le gouvernement. Dans un communiqué daté du 29 décembre dernier, l’Alliance interreligieuse pour l’unité nationale souligne que si le processus démocratique requiert une opposition parlementaire forte et viable, la guerre qui déchire le pays depuis bientôt 17 ans est un problème national. “Les hommes politiques doivent se hisser au-dessus de la politique politicienne et faire de l’arrêt de cette guerre leur priorité n° 1 ».

Les dirigeants religieux ont appelé le chef des Tigres tamouls, Velupillai Prabhakaran, qui vit dans la clandestinité et qui dirige d’une poigne de fer les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), à prendre l’initiative d’un processus de négociations pour aboutir à la paix. Pour sa part, Mme Chandrika Kumaratunga, réélue à la présidence du pays à une courte majorité le 21 décembre dernier (14), s’est adressée à la nation, faisant appel à toutes les composantes du pays, en particulier sa minorité tamoule, pour l’aider à résoudre ce conflit ethnique et à restaurer la paix. L’oil bandé suite à l’attaque-suicide qui a failli lui coûter la vie le 18 décembre dernier, elle a déclaré : A tous ceux qui auraient jamais douté de ma résolution à délivrer notre terre du flot de haine et de mort qui s’y est abattu, je leur dis de me regarder en face maintenant» Elle a invité le chef de l’opposition, Ranil Wickremesinghe, à la rejoindre à la tête du pays afin de trouver une issue au conflit qui déchire le pays. Ce dernier a déjà rencontré un diplomate norvégien, la Norvège étant pressentie pour servir d’intermédiaire neutre dans l’éventualité de négociations entre les Tigres tamouls et le gouvernement.

Le communiqué de cette Alliance interreligieuse a été signé par onze personnes : cinq bouddhistes emmenés par le vénérable Kumburugamuwe Vajira Thero, Mgr Marcus Fernando, archevêque catholique de Colombo, et deux autres prêtres catholiques, Mgr Kenneth Fernando, évêque de l’Eglise anglicane, K. Neelakandam, secrétaire général du Congrès pan hindou de Ceylan, et par Maulavi Nagur Rahim, dirigeant musulman.

Par ailleurs, selon un quotidien de Colombo, le Daily News, les évêques de deux diocèses catholiques situés en pays tamouls, Mgr Joseph Rayappu, de Mannar, et Mgr Soundaranayagam, de Jaffna, ont été chargés par l’Organisation des dignitaires religieux pour la paix de se rendre auprès des dirigeants rebelles tamouls afin de les inciter à négocier un cessez-le-feu et à se rendre à la table des négociations.

Le Sri Lanka (composé, entre autres, à 75 % de cingalais bouddhistes et à 13 % de tamouls hindouistes) est déchiré depuis 17 ans par une guerre qui oppose l’armée gouvernementale à des militants tamouls qui demandent l’indépendance des provinces du nord et de l’est du pays.