Eglises d'Asie

Selon le cardinal Sodano, le Vatican maintient un “canal de communication non officiel” avec la Chine populaire

Publié le 18/03/2010




Le 11 février, à Rome, le cardinal Sodano, secrétaire d’Etat du Vatican, a déclaré que le Vatican maintenait un “canal de communication non officiel » avec la Chine populaire. Qualifié de “nouveau mécanisme permettant l’échange d’informations entre le Saint-Siège et la Chine », ce canal de communication permettra, selon le cardinal, “de rechercher des moyens d’éclaircir les positions respectives » des deux parties. Le secrétaire d’Etat a fait cette déclaration lors d’une réception à l’ambassade d’Italie près le Saint-Siège, organisée pour commémorer les accords du Latran de 1929 par lesquels l’Italie et le Vatican ont reconnu mutuellement leur souveraineté respective. Les autorités chinoises n’ont pas, pour l’heure, réagi ou commenté la déclaration du responsable de la diplomatie vaticane.

Le cardinal Sodano a également déclaré que les autorités chinoises étaient désireuses d’établir des relations avec le Vatican » mais qu’elles devaient d’abord « faire preuve de leur bonne volonté par des actions concrètes ». Précisant que le Saint-Siège voulait voir Pékin garantir la liberté de religion », il a ajouté qu’il condamnait la consécration de cinq nouveaux évêques “officiels” à Pékin le 6 janvier dernier (1), les arrestations d’évêques et de prêtres chinois (2) et les autres formes de persécution des catholiques romains ».

Il y a un an, jour pour jour, le 11 février 1999, alors que les rumeurs allaient bon train à propos de l’éventuel établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Chine, le même cardinal Sodano avait déclaré : L’Eglise catholique est prête à transporter à Pékin la nonciature de Chine, qui se trouve aujourd’hui à Taiwan, non pas demain, mais ce soir même si les autorités chinoises le permettent » (3). A l’époque, dans une interview accordée au journal italien Corriere della Sera, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque co-adjuteur du diocèse de Hongkong, n’avait pas apprécié les déclarations du secrétaire d’Etat du Vatican, les estimant prématurées (4).

Selon des observateurs, ces nouvelles déclarations de Mgr Sodano montrent que le Saint-Siège souhaite continuer sinon à négocier, du moins à entretenir un dialogue avec les autorités chinoises. La consécration de cinq évêques pour l’Eglise “officielle” le jour de l’Epiphanie le 6 janvier dernier ne serait considérée par la secrétairerie d’Etat que comme une provocation certes malheureuse mais sans conséquence. Cette cérémonie du 6 janvier n’aurait, en quelque sorte, que ralenti un processus qui, malgré tout, progresse petit à petit. Rien n’indique cependant que les contacts en cours aient permis d’éliminer les deux des pierres d’achoppement qui empêchent l’établissement de relations diplomatiques entre la Chine et le Vatican : la nomination des évêques et le rôle de l’Association patriotique au sein de l’Eglise en Chine.