Eglises d'Asie – Chine
Jiangxi : un ancien haut fonctionnaire du Bureau des Affaires religieuses condamné à mort pour corruption
Publié le 18/03/2010
Selon le Code pénal chinois, tout condamné peut faire appel mais les informations dont nous disposons ne disent pas si Hu Changqing a exercé ce droit. Généralement, si la cour d’appel confirme la peine capitale, l’exécution du condamné suit immédiatement après. Depuis le début des années 1990, à plusieurs reprises, de hauts fonctionnaires ont été reconnus coupables de corruption mais ils ont toujours été condamnés à de simples peines de prison. Hu Changqing est le premier haut fonctionnaire dont la condamnation à mort pour corruption est rendue publique.
Selon un prêtre de cette région, la condamnation d’un personnage comme Hu n’est pas réellement surprenante tant il est de notoriété publique que de nombreux fonctionnaires profitent de leur position pour recevoir des « cadeaux ». Selon de nombreux témoignages, dans plusieurs régions, les cadres locaux du Bureau des Affaires religieuses « prélèvent » une partie des fonds provenant de l’étranger et destinés à aider les différentes Eglises, dont l’Eglise catholique. Parfois même, des membres du clergé de l’Eglise « clandestine » sont arrêtés par des fonctionnaires de la police, à la demande du BAR, dans le seul but de négocier des « amendes » en échange de leur remise en liberté.
Au cours des quatre années durant lesquelles Hu Changqing a été directeur adjoint du BAR du Jiangxi, plusieurs membres du clergé de l’Eglise « clandestine » de cette province ont été arrêtés. En novembre 1995, Mgr Thomas Zeng Jingmu, évêque « clandestin » du diocèse de Yujiang, a été arrêté pour avoir organisé des « réunions illégales à caractère religieux ». En mars 1996, à l’âge de 76 ans, il a été condamné à trois ans de rééducation par le travail (4). Du fait de sa mauvaise santé, il a été relâché en mai 1998.