Eglises d'Asie

L’Eglise catholique en Thaïlande se réjouit de la béatification prochaine de l’un de ses fils

Publié le 18/03/2010




Dans un pays très majoritairement bouddhiste, la béatification le 5 mars prochain par Jean-Paul II à Rome d’un prêtre thaïlandais (22) apporte espoir et confiance à l’Eglise en Thaïlande et aux catholiques thaïlandais, a déclaré Mgr George Yod Phimphisan, évêque d’Udon Thani et président de la Conférence épiscopale thaïlandaise. Les restes du martyr, conservés jusqu’à maintenant sous l’autel de la crypte de la cathédrale de l’Assomption à Bangkok, ont été transférés dans une chapelle latérale pour que les fidèles puissent venir se recueillir.

L’aîné d’une fratrie de cinq, le P. Nicolas Bunkert Kitbamrung est né le 31 janvier 1895. Ordonné prêtre en 1926 après six années d’études au grand séminaire régional de Penang (aujourd’hui en Malaisie), il est curé dans diverses paroisses à travers la Thaïlande. En 1941, le jour de l’épiphanie, il est arrêté ainsi que neuf chefs de famille catholique. Accusé d’avoir pris le parti des Français au cours du conflit entre l’Indochine et la Thaïlande, il est condamné à quinze ans de prison. Dans ces années, entre 1940 et 1944, la Thaïlande a connu une période de persécution anti-chrétienne, les catholiques étant assimilés à des sympathisants ou à des espions de la France. En prison, le P. Bunkert a continué à enseigner le catéchisme à ses co-détenus. Tombé malade du fait de mauvaises conditions de détention, il meurt de tuberculose en 1944, après avoir baptisé 68 prisonniers. Son corps est alors mis en terre dans un simple linceul, sur le terrain d’un temple bouddhiste voisin. Lorsqu’il est exhumé trois mois plus tard, il est intact. Une catholique, aujourd’hui âgée, qui a étudié le catéchisme avec le P. Bunkert, se souvient que lorsqu’elle avait quinze ans, le prêtre lui avait dit de pas craindre la mort car le temps des souffrances vécues sur terre ne lui paraîtrait pas long une fois parvenue à la béatitude aux cieux.