Eglises d'Asie

Selon le dernier Livre blanc sur les droits de l’homme publié par les autorités, les libertés, y compris la liberté religieuse, n’ont jamais été aussi bien assurées en Chine

Publié le 18/03/2010




Trois ans après la publication du dernier Livre blanc sur les droits de l’homme en Chine (5), le bureau d’information du Conseil d’Etat a rendu public un nouveau document sur le sujet. Le quatrième du genre, il est intitulé : “Cinquante ans de progrès des droits de l’homme en Chine » et paraît, comme ses prédécesseurs, très opportunément quelques semaines avant la réunion annuelle de la Commission pour les droits de l’homme des Nations Unies, qui doit se tenir à Genève du 20 mars au 28 avril prochain. Dans ce document long de 15 000 caractères, le gouvernement chinois réaffirme que la “liberté de croyance » des citoyens chinois est constitutionnellement garantie et que l’Etat protège “les activités religieuses normales » de ses citoyens.

Comme ses trois prédécesseurs (publiés en 1991, en 1995 et en 1997), ce texte rappelle qu’aucun organe de l’Etat, aucune organisation, ni aucun individu ne peut forcer un citoyen chinois à croire ou à ne pas croire en une religion. Il rappelle aussi qu’un citoyen ne peut être victime de discrimination pour avoir ou ne pas avoir de croyances religieuses. Comme les documents de 1995 et de 1997, ce nouveau Livre blanc ne consacre à la politique religieuse de l’Etat que quelques paragraphes, placés dans l’une des six sections du document, intitulée Des droits civils et des droits politiques assurés » (6En 1991, le premier Livre blanc comportait une section entière sur les religions.

Ce Livre blanc donne également un certain nombre de statistiques (la Chine compterait ainsi plus de 100 millions de croyants, 85 000 lieux de cultes enregistrés, 300 000 personnels religieux professionnels », plus de 3 000 organisations religieuses et 74 institutions d’enseignement religieux). Mais contrairement à son prédécesseur de 1995, il reste curieusement silencieux sur la ventilation du nombre des croyants par religion. Il ne donne ainsi aucune indication chiffrée sur le nombre des catholiques, des protestants ou des musulmans aujourd’hui en Chine. Selon des observateurs, une explication de ce silence pourrait être que l’augmentation du nombre des croyants ces dernières années en Chine est telle qu’elle en est devenue embarrassante pour le régime.