Eglises d'Asie

Des catholiques siègent parmi les représentants du peuple

Publié le 18/03/2010




Sept évêques, quatre prêtres et un laïc catholiques siègent au sein des deux principales assemblées législatives et délibératives de la République populaire de Chine. L’Assemblée nationale populaire, réunie du 5 au 15 mars sous haute sécurité à Pékin, comprend, outre plusieurs centaines de députés et quelques délégués religieux, deux représentants de l’Eglise catholique “officielle” : Mgr Michael Fu Tieshan, évêque “officiel” de Pékin, et le P. Huang Bingzhang, du diocèse de Shantou (province du Guangdong). Six autres évêques (dont Mgr Joseph Liu Yuanren, évêque “officiel” de Nankin et président de la Conférence des évêques “officiels”), trois autres prêtres (dont le P. Ma Yinglin, secrétaire général de la Conférence des évêques “officiels”) et un laïc ont pris part entre les 3 et 11 mars à la réunion annuelle de la Conférence consultative politique du peuple chinois. Au sein de la République populaire de Chine, ces deux assemblées sont bien sûr cantonnées à un rôle de chambres d’enregistrement des décisions prises par le Conseil d’Etat, siège du pouvoir en Chine aux côtés du Parti communiste, mais, ces dernières années, une certaine forme de débat a pu y voir le jour.

Au niveau provincial puis aux différents échelons du système politique chinois, des Assemblées du peuple et des Conférences consultatives politiques reproduisent cette représentation nationale. Selon la lettre pastorale de la Conférence des évêques catholiques “officiels”, publiée en décembre dernier (8), 1 100 membres du clergé et des laïcs catholiques siègent dans ces instances. Selon le Livre blanc sur les droits de l’homme publié le mois dernier par les autorités chinoises (9), plus de 17 000 personnels religieux », sans que ce chiffre soit précisé pour chaque religion, ont été élus représentants aux différents échelons de ces deux instances.

Mgr Joseph Zheng Changcheng, évêque “officiel” de Fuzhou (province du Fujian), âgé de 87 ans, a été élu pour deux mandats consécutifs au sein de la Conférence consultative politique de la province du Fujian durant les années 1990. Depuis, il siège au sein de la Conférence consultative politique de la ville de Fuzhou. Selon lui, par le biais de ces assemblées, le gouvernement peut entendre la voix de la base ; il précise toutefois que l’Eglise catholique en Chine aurait plus de poids dans le pays si elle avait plus de représentants à l’Assemblée nationale populaire ». Selon les estimations les plus couramment retenues, les catholiques en Chine, “officiels” et “clandestins” confondus, représentent environ 1 % des 1,2 milliards de Chinois.