Eglises d'Asie

Les élections sénatoriales laissent espérer un renouvellement en profondeur du personnel politique

Publié le 18/03/2010




Les élections sénatoriales qui ont eu lieu le 4 mars 2000 à travers tout le pays laissent espérer à beaucoup d’obser-vateurs un renouvellement en profondeur du personnel politique du pays. C’est la première fois que les sénateurs sont élus au suffrage universel. La Thaïlande n’avait jamais connu une telle participation populaire à des élections nationales. A Bangkok par exemple, 62 % des électeurs se sont déplacés et, en province, les observateurs estimaient dès le 5 mars que les chiffres de participation étaient comparables à ceux de la capitale. La participation populaire habituelle se situe autour de 20 %.

Pour la première fois dans l’histoire de la démocratie thaïlandaise, des règles très strictes avaient été imposées pour empêcher l’achat des voix par les partis ou par les groupes de pression traditionnellement corrompus. Tous les candidats étaient mis sur un pied d’égalité et chacun d’entre eux n’avait droit qu’à des affiches, toutes de la même taille, portant son nom, sa photo et son numéro de candidat. Il était interdit de se prévaloir de promesses électorales, d’une appartenance partisane ou même de la mention de ses accomplissements supposés.

Ces règles très strictes ont permis à un certain nombre de travailleurs sociaux connus pour leur engagement dans la société civile et dans des ouvres sociales d’être élus. C’est ainsi qu’à Bangkok, celui qui a reçu le plus de voix est Pramote Maiklad, bien connu pour son intégrité et son engagement dans des projets de développement agricole. Parmi les élus de la capitale, on note aussi la présence de Wallop Tangkananurak, militant très actif de la protection de l’enfance, de Sak Korsaengruang, président de l’ordre des avocats, et de Mecchai Viravaidya, militant associatif. Le Bangkok Post du 5 mars pouvait ainsi exprimer l’espoir que tous ces élus, authentiques représentants de la société thaïlandaise, pourraient se regrouper pour faire pièce aux politiciens véreux qui restent présents au Sénat. En dépit de toutes les précautions prises, en effet, un certain nombre de fraudes et d’achats de voix ont été rapportés.

Le Sénat n’a pas une importance capitale dans le système parlementaire thaïlandais, mais les observateurs estiment que, si les mêmes règles sont observées aux prochaines élections législatives, le parlement pourrait connaître une transformation profonde. Comme à chaque élection, les prêtres catholiques n’ont pas voté. La loi les place dans la même catégorie que les moines bouddhistes qui n’ont pas le droit de vote. Par contre, les religieuses catholiques jouissent, elles, du droit de vote.