Eglises d'Asie

Malgré la libération de quatre prisonniers, les affrontements entre les Tigres tamouls et l’armée continuent

Publié le 18/03/2010




L’évêque de Jaffna s’est réjoui, comme beaucoup au Sri Lanka, de la libération par les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), le 28 février, de quatre soldats de l’armée, captifs depuis 6 ans (21). Selon Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna (extrême nord du Sri Lanka, en pays tamoul), cette libération, sans condition préalable, est porteuse d’espoir.

Le Comité international de la Croix-Rouge avait intercédé en faveur de ces prisonniers qui venaient d’entreprendre une grève de la faim. Leurs familles elles-mêmes s’étaient rendues au nord du Sri Lanka, sur le lieu de leur captivité pour essayer de fléchir leurs geôliers. Mais c’est sans doute la visite du ministre des Affaires étrangères norvégien, Knut Vollebaek, venu au Sri Lanka en négociateur qui aura été décisive. La délégation du Comité international de la Croix-Rouge avait sollicité l’élargissement de 15 prisonniers, quatre viennent de l’être, mais de sources militaires, on pense que les rebelles détiennent encore près de 200 soldats. Les quatre hommes ont été remis aux autorités militaires à Mallavi, une ville située à 260 km au nord de Colombo.

L’Observer, un quotidien du soir, a écrit le 29 février que les LTTE cherchaient à négocier à partir d’une possibilité d’échange de prisonniers. Depuis sa réélection en décembre dernier, la présidente du Sri Lanka, Chandrika Kumaratunga, essaie de rapprocher les points de vue entre les rebelles séparatistes et le gouvernement en faveur d’un accord de paix négocié. Cependant, selon la presse et certains officiels, les pourparlers ne pourraient sans doute commencer qu’au mois de mai, le représentant des LTTE, Anton Balasingam, réfugié à Londres, étant, pour l’instant, malade.

Vendredi 10 mars, en plein centre de Colombo, huit jours après cette libération, 21 civils ont été tués et 50 blessés par un commando-suicide, sur l’avenue qui mène au Parlement. Cinq hommes qui avaient pris la fuite ont été retrouvés le lendemain retranchés dans un appartement. Fortement armés, ils ont été abattus par l’armée non sans faire de nouveaux blessés. La police pense que l’attaque visait le ministre de la Défense, Anuruddha Ratwatte. Le même jour, onze rebelles tamouls ont été tués au cours d’un accrochage avec les militaires au nord du Sri Lanka.