Eglises d'Asie

Phnom Penh : réunis à l’occasion de leur synode annuel, les catholiques du Cambodge sont invités à s’engager pour le respect de la vie

Publié le 18/03/2010




Du 28 février au 2 mars, quelque 200 laïcs délégués de toutes les communautés catholiques du Cambodge se sont réunis pour leur synode annuel avec leurs évêques et leurs prêtres dans l’église Saint Joseph à Phnom Penh. Représentant les communautés du vicariat apostolique de Phnom Penh et des deux préfectures apostoliques de Battambang et de Kompong Cham, ils ont réfléchi, sur le thème de l’année du Jubilé, aux “multiples dons de Dieu à son peuple » et aux meilleurs moyens de promouvoir la dignité de l’homme et le respect de la vie. Ce synode, qui a lieu tous les ans (1), joue le rôle, dans l’Eglise au Cambodge qui forme une petite communauté immergée dans un ensemble très majoritairement bouddhiste (Petit Véhicule), de ce qu’on appelle ailleurs un conseil pastoral.

Au mois de décembre dernier, les communautés catholiques du pays avaient reçu plusieurs questions, envoyées par les évêques. Les délégués au synode ont amené avec eux les réponses de leurs communautés respectives à ces questions et les ont mises en commun. Cette phase préparatoire a mené les 200 délégués à réfléchir ensemble à ce que chaque catholique pouvait faire à l’échelon de sa famille, de sa communauté et du pays, pour que soient respectées la valeur et la dignité de la vie humaine. En tant que chrétiens, nous croyons que chaque vie a une valeur et une dignité, même si la personne est pauvre, malade ou handicapée. Nous croyons cela parce que Dieu nous aime. Nous sommes le peuple de Dieu », a remarqué le P. François Ponchaud, des Missions Etrangères de Paris, modérateur de ces quatre jours de réunion.

Invités à partager avec les autres comment ils faisaient pour promouvoir l’espérance et le respect de la vie dans leur vie quotidienne, certains délégués ont expliqué comment ils prenaient soin de voisins, pauvres ou malades. Doung So Wong, de Phnom Penh, a ainsi raconté qu’il avait donné une nouvelle chance à deux repris de justice en leur permettant de travailler à la construction de sa maison. Et ce, en dépit des mises en garde de ses voisins et de son premier mouvement de réticence. Plus tard les deux hommes lui ont dit s’être mis à voler après s’être fait eux-mêmes voler leur gagne-pain, un moto-taxi. A l’issue de ce partage, le P. Ponchaud a pris la parole pour dire : Nous sommes chrétiens. Les paroles seules ne peuvent pas annoncer la Bonne Nouvelle. Nos actes doivent également annoncer l’Evangile ».

Invité à intervenir devant les délégués, Ouk Sery Sopheak, directeur du Centre pour la résolution des conflits du Cambodge, a observé que tous les conflits dont souffre le peuple cambodgien ont leur origine dans les terribles guerres de notre passé récent ». Bouddhiste, il est marié à une catholique et ses enfants sont élevés dans la foi catholique. Le P. Ponchaud a souligné son travail au sein de la société cambodgienne, notant que tous, quelle que soit leur religion, doivent travailler à promouvoir la valeur de la vie ».

On compte aujourd’hui environ 22 000 catholiques au Cambodge. Les deux tiers d’entre eux sont d’origine vietnamienne et sept mille autres sont issus de milieu khmer. Trente-quatre prêtres, de seize nationalités différentes, travaillent dans le pays ; un seul d’entre eux est khmer. Six jeunes sont en formation au séminaire à Phnom Penh et se destinent à la prêtrise. Les religieuses sont au nombre de 62 (dont trois Khmers).