Eglises d'Asie

Divers responsables religieux, dont des moines bouddhistes, se prononcent en faveur de la médiation norvégienne dans le conflit qui oppose l’armée et les Tigres tamouls

Publié le 18/03/2010




Quelques semaines après que d’importants moines bouddhistes et des nationalistes cingalais aient dit leur opposition à la médiation norvégienne dans le conflit qui oppose l’armée aux Tigres tamouls (9), différents responsables religieux, dont des moines bouddhistes, se sont prononcés pour qu’une solution négociée soit trouvée à ce conflit et pour que cette médiation norvégienne soit bien accueillie. Le 6 avril, avant de rencontrer l’ambassadeur norvégien à Colombo, le vénérable Kumburugamuwe Vajira Thero a déclaré que l’appel par “certaines forces organisées à trouver une solution militaire à cette guerre est indigne d’un pays comme le nôtre où les valeurs humaines sont tenues pour suprêmes ». Le vénérable Vajira Thero est le co-dirigeant de l’Alliance interreligieuse pour l’unité nationale, une des nombreuses organisations qui militent en faveur d’une solution politique au conflit qui oppose l’armée aux Tigres tamouls. L’autre co-dirigeant de cette Alliance, le vénérable Vatinapaha Somananda Thero, a pour sa part déclaré que le devoir des “bhikkus » (moines) et de tous les vrais amoureux de la paix était de soutenir toutes les initiatives, locales ou étrangères, en faveur de la paix.

Le vénérable Vajira Thero faisait référence à un communiqué de presse publié le 17 mars par les responsables des quatre principales communautés bouddhistes du pays, communiqué par lequel les moines exprimaient leur crainte de voir une éventuelle intervention d’armées étrangères dans les affaires internes du pays ». Le 6 avril, les mêmes moines ont organisé une manifestation devant les grilles de l’ambassade de Norvège à Colombo, mettant en avant l’appartenance de la majorité des Norvégiens à l’Eglise luthérienne.

A la suite de cette manifestation du 6 avril, Mgr Kenneth Fernando, évêque anglican de Colombo, s’est prononcé en faveur de la médiation norvégienne dans le conflit, rejetant les insinuations de certains groupes sri-lankais selon lesquelles l’Eglise chrétienne de Norvège serait partie prenante dans la médiation offerte par le gouvernement norvégien. Parce qu’aucun pays de par le monde aujourd’hui ne peut être qualifié de pays chrétien, on ne peut pas dire que le gouvernement norvégien est influencé par l’Eglise », a-t-il déclaré.

Quelques jours plus tôt, le 22 mars, la Conférence des religions du Sri Lanka, qui réunit des responsables bouddhistes, chrétiens, hindous et musulmans, avait lancé un appel aux leaders d’opinion du pays » afin que ces derniers contribuent à la reconstruction des valeurs morales et spirituelles du pays, valeurs ruinées par des années de conflit sanglant. L’appel était signé du vénérable Bellanwila Wimalarathana Nayake Thero, moine bouddhiste, du P. Mervyn Fernando, prêtre catholique, du révérend Roy Rebeira, pasteur protestant, de Javid Usuf, musulman, et d’un représentant hindou.