Eglises d'Asie

Le vice-président de l’Association patriotique reçoit un nouveau mandat

Publié le 18/03/2010




Anthony Liu Bainian, vice-président de l’Association patriotique catholique de Chine, vient d’être élu vice-président (un des douze vice-présidents) du Comité provincial de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CPPCC) à Shandong. Le nouvel élu était déjà membre de cette assemblée délibérative à l’échelon national. La CPPCC a en effet une représentation aussi bien nationale que provinciale, urbaine et communale. A cette occasion, le nouvel élu a fait preuve d’humilité et affirmé que « son élection ne constituait pas un honneur pour sa personne mais indiquait que, dans la région, l’Eglise catholique était considérée comme une communauté importante et jouissait de la confiance du reste de la population Liu est le deuxième catholique a être élu à un tel poste, le premier étant Mgr Michael Fu Tieshan, évêque « officiel » de Pékin, qui occupe le poste de vice-président du Comité du CPPCC pour Pékin. Il faut cependant faire remarquer que, dans une large mesure, cette assemblée délibérative est une chambre d’enregistrement sans grand pouvoir effectif.

Liu Bainian, âgé aujourd’hui de 65 ans, est un personnage dont l’influence est considérable au sein l’Eglise « officielle » de Chine. Il est généralement considéré comme le porte-parole du Parti communiste à l’intérieur de cette Eglise. Mgr Joseph Zen Ze-Kiun de Hongkong a dit de lui, dans une interview à The Tablet en 1998 (2) qu’il était le « pape de Chine voulant souligner par là le poids de son influence dans la nomination des évêques « officiels ». Il est natif de Qingdao dans cette province de Shandong où il vient d’être élu. Il y assumait déjà un certain nombre de mandats : directeur de la section provinciale de l’Association patriotique catholique et vice-directeur de la Commission administrative de l’Eglise catholique.

Liu a déclaré qu’il comptait utiliser son nouveau poste pour protéger les droits de l’Eglise et faire valoir les vues de l’Eglise auprès du gouvernement local. Pour Mgr Fang Xingyao, évêque « officiel » de Linyi, dans cette même province, qui est également membre de la Conférence consultative du peuple chinois au plan national et provincial, cette nouvelle nomination marque l’importance que l’on accorde à l’Eglise catholique. Selon lui, la présence des catholiques dans cet organisme pourra contribuer à faire appliquer dans son intégralité la politique religieuse du gouvernement et, plus particulièrement, les dispositions qui concernent le retour à l’Eglise des biens qui lui ont été confisqués durant la Révolution culturelle (biens en grande partie déjà restitués à l’Eglise « officielle »). « Si les catholiques ne sont pas présents, a précisé l’évêque, leurs revendications sont souvent négligées