Eglises d'Asie

L’Eglise catholique rejette les accusations de prosélytisme qu’un de ses projets visant à améliorer le niveau de vie d’un village reculé, habité par des bouddhistes, a soulevé

Publié le 18/03/2010




Les accusations selon lesquelles l’Eglise catholique ferait preuve de prosélytisme en cherchant à améliorer le niveau de vie de villageois principalement bouddhistes d’un village reculé du centre-ouest du Sri Lanka sont infondées, déclarent les responsables catholiques de ce projet. Le Centre de développement économique et social de la Conférence des évêques catholiques du Sri Lanka (SEDEC) a mis sur pied, en février dernier, un projet de fabrication de corde en fibres de coco à Welihiddewa, un village situé à 140 km au nord-est de Colombo, sur le territoire du diocèse de Kurunegala. Le P. Sudath Tissera, directeur de Janasetha (service social), la branche diocésaine du SEDEC, se désole des accusations portées par des moines bouddhistes des environs selon lesquelles ce projet ne vise qu’à “la conversion au christianisme de pauvres villageois crédules ».

Le P. Tissera explique que le but de ce projet est seulement de réaliser l’idéal du SEDEC, l’amour à la fois de Dieu et des autres ». « Ce sont les gens euxmêmes qui sont venus nous demander de l’aide pour mettre sur pied un projet autosuffisant destiné à leur assurer un gagnepain régulier », poursuit le prêtre qui souligne que les services offerts par le SEDEC se veulent au dessus des différences de races ou de religions. Les moines bouddhistes ont d’ailleurs fini par admettre d’eux-mêmes que les dixhuit familles du village demeuraient toujours de fidèles bouddhistes ».

Janasetha a procuré aux villageois la matière première et l’équipement nécessaire. Bien que le village vende maintenant sa propre production et achète lui-même de quoi assurer sa future production grâce aux bénéfices réalisés, les responsables du centre diocésain continuent de venir très régulièrement constater les progrès de ce projet. Ils s’étaient personnellement très engagés dans ce projet », témoigne le prêtre. Les fibres de coco sont obtenues à partir de l’enveloppe des noix de coco et sont utilisées pour confectionner des cordes et des nattes. Cordes et cordelettes sont fabriquées à la main, sur des rouets de bois. Le P. Tissera et son équipe poursuivent parallèlement des programmes d’éducation et de nutrition dans la région voisine de Mahawa. Nourriture, médicaments et livres sont mis à la disposition de 75 familles, parmi les plus démunies.

La population du Sri Lanka est de 18 455 000 habitants. 69 % sont bouddhistes, 7 % musulmans et 8 % chrétiens dont 1 200 000 catholiques.