Eglises d'Asie – Chine
Zhejiang : les arrestations se poursuivent au sein de l’Eglise catholique « clandestine » de Wenzhou
Publié le 18/03/2010
Depuis son interpellation le 8 septembre dernier, Mgr James Lin Xili, évêque « clandestin » de ce diocèse, n’a pas été remis en liberté et six autres de ses prêtres ont été arrêtés. En avril, le P. Paul Jiang Sunian, dont l’arrestation remonte au 25 novembre 1999, a été officiellement condamné à six ans de prison et à 270 000 yuans d’amende (32 000 dollars) pour « activité illégale d’édition ». Au cours de la Semaine Sainte et à Pâques, dans les villages où les catholiques ont refusé de signer des lettres écrites à l’avance signifiant leur affiliation à l’Association patriotique, les églises ont été fermées et les fidèles harcelés.
Dans le village de Linjia, par exemple, non loin de la ville de Lupu, à sept heures du matin, le dimanche des rameaux, une trentaine de policiers ont dispersé les catholiques qui s’étaient rassemblés pour prier autour d’une maison, leur église ayant été préalablement interdite d’accès. Les 17, 18 et 19 avril, les policiers sont revenus par groupe de vingt pour perturber les cérémonies religieuses. Le jeudi saint, 20 avril, les membres de la Sécurité publique sont intervenus au nombre de 130 à huit heures du matin. Ils ont coupé l’électricité de l’église et cloué ses portes pour en interdire tout à fait l’accès. En dépit de ce déploiement de force, les catholiques se sont réunis pour prier jusqu’à 19 h 30, heure à laquelle la police les a dispersés. Réunis à nouveau un peu plus tard sur la route, devant l’église, ils ont été alors chargés et battus par les agents de la Sécurité publique. Soixante hommes en armes ont fouillé chacun des foyers. Le lendemain, vendredi saint, les catholiques se sont à nouveau rassemblés pour prier. Environ 300 fidèles ont récité le chemin de croix dans l’après-midi. Le dimanche de Pâques, les autorités sont revenues dans le village mais les catholiques en étaient partis pour assister à la messe dans d’autres paroisses du district. C’est alors, rapportent toujours les catholiques de ce village, que les forces de l’ordre ont détruit l’église.