Eglises d'Asie – Pakistan
Des responsables de l’Eglise catholique s’inquiètent des conditions critiques dans lesquelles travaillent les égoutiers
Publié le 18/03/2010
Au cours d’un atelier qui s’est tenu le 2 mai à l’occasion de la Fête du travail, cette Commission Justice et paix a déploré les traitements auxquels sont soumis les égoutiers. Elle demande qu’ils soient protégés et que leur statut social et financier soit amélioré. L’atelier qui réunissait une quarantaine d’égoutiers a réclamé pour tous des masques, des équipements de protection et de meilleures indemnisations pour ce travail particulièrement pénible. Tous les intérimaires devraient devenir titulaires, eux qui gagnent moins de 6 000 roupies par mois (environ 116 US$). Leurs employeurs sont invités à prévoir des fonds de prévoyance et des logements à loyer modéré. Tous les participants ont également dénoncé les mesures de discrimination dont sont victimes les égoutiers qui, à 80 %, sont des chrétiens : la religion ne devrait pas entrer en ligne de compte dans le recrutement des travailleurs.
Les responsables du personnel n’encouragent pas les ouvriers à se syndiquer par crainte de les voir s’unir et exiger leurs droits, explique le P. Rehmat Raja, dominicain, coordinateur de la Commission régionale Justice et paix. Chaque mois « deux égoutiers meurent dans les égouts du Pendjab en ouvrant les trappes des conduits », révèle un travailleur social, Nadeem Anthony. « Ils font ce travail dangereux sans équipement de protection et beaucoup y laissent la vie ». Il souligne, lui aussi que 80 % des employés de WASA sont des chrétiens.
Les responsables du WASA, alertés, ont exprimé leurs condoléances et leur peine à l’occasion de la mort de Akbar et Talish. Ils ont offert 100 000 roupies d’indemnité à chacune des familles. Une plainte a été déposée contre le contremaître, mais pourtant, témoignent les collègues des deux victimes devant les journalistes, ce dernier est toujours en liberté.