Eglises d'Asie

Des responsables de l’Eglise catholique s’inquiètent des conditions critiques dans lesquelles travaillent les égoutiers

Publié le 18/03/2010




La Commission Justice et paix des supérieurs majeurs du Pakistan se déclare très inquiète des conditions inhumaines dans lesquelles travaillent les égoutiers après que deux d’entre eux ont trouvé la mort, asphyxiés dans un égout profond de 10 mètres. Akbar Masih, 45 ans et Talish Masih, 23 ans, employés du Service des eaux et des installations sanitaires (WASA) sont morts à Lahore, le 27 avril, après avoir été contraints par leur contremaître, Bilal, de nettoyer un égout sans masque ni équipement de protection, les menaçant de renvoi s’ils n’obtempéraient pas.

Au cours d’un atelier qui s’est tenu le 2 mai à l’occasion de la Fête du travail, cette Commission Justice et paix a déploré les traitements auxquels sont soumis les égoutiers. Elle demande qu’ils soient protégés et que leur statut social et financier soit amélioré. L’atelier qui réunissait une quarantaine d’égoutiers a réclamé pour tous des masques, des équipements de protection et de meilleures indemnisations pour ce travail particulièrement pénible. Tous les intérimaires devraient devenir titulaires, eux qui gagnent moins de 6 000 roupies par mois (environ 116 US$). Leurs employeurs sont invités à prévoir des fonds de prévoyance et des logements à loyer modéré. Tous les participants ont également dénoncé les mesures de discrimination dont sont victimes les égoutiers qui, à 80 %, sont des chrétiens : la religion ne devrait pas entrer en ligne de compte dans le recrutement des travailleurs.

Les responsables du personnel n’encouragent pas les ouvriers à se syndiquer par crainte de les voir s’unir et exiger leurs droits, explique le P. Rehmat Raja, dominicain, coordinateur de la Commission régionale Justice et paix. Chaque mois deux égoutiers meurent dans les égouts du Pendjab en ouvrant les trappes des conduits », révèle un travailleur social, Nadeem Anthony. Ils font ce travail dangereux sans équipement de protection et beaucoup y laissent la vie ». Il souligne, lui aussi que 80 % des employés de WASA sont des chrétiens.

Les responsables du WASA, alertés, ont exprimé leurs condoléances et leur peine à l’occasion de la mort de Akbar et Talish. Ils ont offert 100 000 roupies d’indemnité à chacune des familles. Une plainte a été déposée contre le contremaître, mais pourtant, témoignent les collègues des deux victimes devant les journalistes, ce dernier est toujours en liberté.