Eglises d'Asie

Sept jeunes chrétiennes violées près de Lahore

Publié le 18/03/2010




Le 3 mai, sept jeunes femmes chrétiennes ont été violées par un groupe de cinq hommes armés, à Ferozwala, une banlieue de Lahore. Les jeunes femmes, employées d’une usine textile, retournaient chez elles à bord d’un bus de leur société. Il était environ minuit lorsqu’un groupe d’hommes a fait arrêter le bus sous la menace d’armes à feu. Après avoir maîtrisé le chauffeur et son aide, ils ont violé les sept femmes l’une après l’autre. La huitième femme voyageant dans le bus, une musulmane âgée de 44 ans, a été épargnée. « L’épreuve a duré plus de trois heures, a rapporté Shaheen, une des victimes, ils nous ont frappées et nous ont ordonné de rester silencieuses ; et ensuite, ils nous ont prises une par une pour nous emmener dans les champs, dans la nuit noire ».

Le P. Emmanuel Yousaf Mani, directeur de la Commission Justice et paix de la Conférence des évêques catholiques du pays, a qualifié ce crime de « triste et barbare ». « Nous avons toutes les raisons de penser qu’un motif religieux, de haine envers les chrétiens, est à l’origine de cet acte inhumain comme c’est souvent le cas dans de nombreux incidents qui impliquent des femmes », a-t-il ajouté. « Le gouvernement ne doit pas seulement se charger de protéger les minorités, mais il doit aussi agir afin d’extirper la haine et le fanatisme religieux qui conduisent à ces actes d’extrême violence ».

Ce n’est que le 8 mai que la police locale a ouvert une enquête mais, curieusement, l’objet de l’enquête n’inclut pas le viol. Selon des sources d’Eglise, aucun suspect n’a encore été arrêté (seuls le conducteur et son aide sont soupçonnés de complicité) et les victimes n’ont eu droit à aucune déclaration de soutien de la part des autorités. Selon le P. Rehmat Raja, qui a visité les familles des victimes, « ces gens se sentent abandonnés. Ils étaient incapables de parler hommes, femmes et enfants comme s’ils ne croyaient plus à rien. Cela a pris des heures avant qu’ils puissent s’exprimer ».

Depuis, des représentants des autorités ont toutefois promis une enquête juste et les militaires ont reçu l’ordre de s’occuper du cas. Toutefois, font remarquer, des observateurs proches de l’Eglise, s’il s’avère qu’un groupe musulman est impliqué dans cet incident, il se peut que le gouvernement renonce à poursuivre les auteurs de ce crime par crainte des troubles que cela pourrait entraîner. « Dans le passé, il est arrivé que la police incrimine des chrétiens afin de diffuser une propagande négative (à l’encontre des chrétiens) », déclare Irfan Barkat, l’assistant juridique de la Commission Justice et paix.