Eglises d'Asie

Dans un entretien à des médias italiens, le Premier ministre chinois confirme l’existence de pourparlers entre la Chine et le Saint-Siège

Publié le 18/03/2010




Pour la première fois, le Premier ministre chinois, Zhu Rongji, a confirmé l’existence de pourparlers entre la Chine et le Saint-Siège au cours d’un entretien qu’il a accordé le 19 juin dernier à deux journalistes italiens. Ceux-ci, un reporter du journal financier Il solo 24 Ore et un rédacteur de l’agence de presse ANSA, l’ont rencontré à Zhongnanhai, le quartier où se trouvent les bureaux et les résidences des membres les plus haut placés du Parti communiste chinois. Certains des propos du chef du gouvernement chinois publiés dans la presse italienne affirment même que plusieurs contacts ont eu lieu entre les deux parties et que lorsque les problèmes en suspens auront été réglés, le pape pourrait venir en Chine.

Zhu Rongji, Premier ministre depuis 1998, est sur le point d’entamer la visite de quelques pays européens. Il se rendra en Italie du 5 au 9 juillet. Interrogé pour savoir s’il comptait rencontrer des représentants du Saint-Siège durant son séjour, il s’est contenté de donner une réponse évasive : « Pour le moment, cela n’a pas été organisé Il a ajouté que la Chine désirait que le Saint-Siège rompe ses relations avec Taiwan, reconnaisse le gouvernement de la République populaire de Chine et accepte Taiwan comme une partie intégrante de la Chine. Cependant, le reportage publié par Il Sole 24 Ore affirme que le Premier ministre a donné l’impression qu’un accord de base existait déjà entre les deux parties sur ce sujet.

Pour le chef du gouvernement chinois, il existe un autre problème qui constitue un obstacle à l’établissement de relations entre les deux parties. Il a souligné que la liberté religieuse ne doit pas être utilisée comme un instrument politique et servir de prétexte à des interventions dans les affaires internes du pays. « La liberté religieuse, a-t-il dit, est prise en compte par nos lois qui la garantissent. Mais on ne peut s’en servir pour s’ingérer dans les affaires internes de la Chine Le journal italien notait encore que beaucoup de progrès ont été faits, ces temps-ci, sur l’épineuse question des nominations épiscopales, comme le montreraient certaines nominations pour les provinces du Shandong et du Zhejiang, qui auraient obtenu l’accord du Saint-Siège.

Cette dernière information provoque cependant une certaine perplexité chez les observateurs. En effet, le samedi 24 juin, dans un communiqué du porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls a condamné par avance l’ordination sans l’aval de l’Eglise catholique d’un nouvel évêque en Chine (4) et souligné qu’elle constituait « un obstacle sur le chemin tourmenté de la normalisation » entre le Saint-Siège et Pékin.