Eglises d'Asie

L’aide qu’apportent les missionnaires étrangers est vitale à l’Eglise au Pakistan, estiment des responsables catholiques

Publié le 18/03/2010




Les prêtres et les religieuses de nationalité pakistanaise sont plus nombreux que les missionnaires étrangers à travailler dans les six diocèses que compte l’Eglise catholique au Pakistan. Certains d’entre eux sont même partis en mission à l’étranger, mais des responsables catholiques estiment que les missionnaires étrangers demeurent essentiels à la vie de l’Eglise. Il n’y a pas si longtemps, presque tous les prêtres et les sours au Pakistan étaient de nationalité étrangère. Au cours de ces cinquante dernières années, cependant, les vocations locales ont augmentées. Aujourd’hui, 750 des 1 000 sours et 160 des 250 prêtres qui travaillent au Pakistan sont de nationalité pakistanaise.

Selon Mgr Anthony Lobo, évêque d’Islamabad-Rawalpindi, « l’obtention de visas pour les missionnaires étrangers est très difficile, mais nous devons continuer à lutter pour les obtenir car l’Eglise locale a besoin de cette présence missionnaire pour grandir ». Le P. Emmanuel Yousaf Mani, vicaire général de l’archidiocèse de Lahore, remarque qu’au Pakistan, beaucoup de musulmans tiennent à ce que leurs enfants reçoivent une bonne éducation mais que, souvent, ils n’en ont pas les moyens. « Nous essayons de renforcer les bases de l’enseignement ici. Nous travaillons pour le progrès du Pakistan. L’Eglise ressent le besoin d’avoir des missionnaires étrangers pour améliorer la qualité des différents ministères et apporter une autre dimension au travail de l’Eglise»

Récemment, le diocèse de Lahore a accueilli quatre sours de Notre Dame, de nationalité améri-caine, afin qu’elles aident à améliorer l’enseignement secondaire et le niveau des professeurs. Les religieuses américaines ont demandé à d’abord étudier la langue ourdou et la culture locale pendant deux ans avant de décider avec l’évêque comment répondre au mieux aux besoins de l’Eglise. L’une d’elles, Sour Marie McFadden, explique que leur venue a été retardée par la longue procédure d’obtention des visas mais qu’une fois au Pakistan, l’accueil « a dépassé toutes (leurs) attentes ». Les étudiants qui les ont rencontrées les prient de se mettre au travail dès maintenant et voudraient ne pas attendre deux ans avant que les sours ne commencent véritablement leur apostolat.

Selon un théologien catholique pakistanais, « le besoin de missionnaires étrangers est ressenti par l’Eglise car nous croyons que chaque Eglise doit être une Eglise qui donne et une Eglise qui reçoit ». Il précise qu’aujourd’hui, une douzaine de religieuses pakistanaises travaillent dans quelques pays à l’étranger et une poignée de prêtres ont été envoyés aux Etats-Unis. Ce chiffre est trop faible et « doit augmenter », commente-t-il.