Eglises d'Asie

Un moine bouddhiste déclare que l’arrivée du christianisme au Sri Lanka a sauvé le bouddhisme

Publié le 18/03/2010




L’arrivée du christianisme au Sri Lanka a sauvé le bouddhisme, a déclaré un moine à l’occasion du jubilé d’argent d’un évêque catholique. “L’arrivée au Sri Lanka des Portugais et, avec eux, du catholicisme ont évité à notre pays de devenir une nation musulmane », a déclaré le vénérable Kehelovitigama Tissa Nayaka Thero, le 29 juin, au cours d’une rencontre destinée à fêter le jubilé d’argent de l’ordination sacerdotale de Mgr Malcolm Ranjith, évêque de Ratnapura. “Je ne parle pas à la légère. J’ai étudié la question et j’ai des faits pour étayer ce que j’avance », a affirmé le vénérable tout en minimisant l’importance de l’association des chrétiens et des “colonialistes ». Il a ajouté : “Je veux, ici, offrir mes plus chaudes félicitations à Mgr Ranjith. Nous sommes témoins de son dévouement et de son amour pour tous, sans distinction, quelle que soit leur religion ou la couleur de leur peau D’après lui, le district de Ratnapura ne connaît ni préjugés ni conflits interreligieux et cela, pour une grande part, grâce à Mgr Ranjith qui « travaille en relation étroite avec les bouddhistes ».

Un peu plus tôt, une grande foule était venue accueillir Mgr Ranjith à l’entrée de la ville pour le conduire en procession à la cathédrale où s’est tenue la rencontre. Le vénérable Madathiyawela Wijithasena Nayaka Thero, responsable régional de la branche Amarapura, et plusieurs autres moines bouddhistes étaient présents. Mgr Thoma Yeh Sheng-nan, nonce apostolique au Sri Lanka, a donné lecture d’un message du pape Jean-Paul II au cours de la messe qui a suivi. Mgr Oswald Gomis, évêque d’Anuradhapura et président de la Conférence des évêques catholiques du Sri Lanka, dans son homélie, a souligné que Mgr Ranjith était un linguiste distingué qui maîtrisait pas moins de neuf langues. Il a aussi remercié le secrétaire de la Conférence épiscopale pour son dévouement et sa fidélité en citant quelques-unes de ses réalisations, puis a parlé du sacerdoce et de ses liens avec les besoins de notre temps. Le ministre du Plan et des Relations avec le parlement, Jeyaraj Fernandopulle, représentait le gouvernement.

D’un point de vue historique, au XIIIe siècle, les commerçants arabes contrôlaient effectivement tout le commerce extérieur du Sri Lanka après en avoir chassé les commerçants chrétiens persans. On sait que c’est au XVIe que les Portugais ont évincé les Arabes pour s’emparer, à leur tour, du monopole des échanges extérieurs de l’île.