Eglises d'Asie

A New York, la délégation chinoise au Sommet mondial des leaders religieux est dirigée par l’évêque catholique « officiel » de Pékin

Publié le 18/03/2010




La Chine a envoyé une délégation de sept membres au Sommet du millénaire des leaders religieux et spirituels pour la paix mondiale, sommet organisé par les Nations Unies à son siège de New York, aux Etats-Unis, du 28 au 31 août. Cette délégation, qui comprend des représentants des cinq religions reconnues par les autorités chinoises (bouddhisme, taoïsme, islam, catholicisme et protestantisme), est dirigée par Mgr Michel Fu Tieshan, évêque catholique « officiel » du diocèse de Pékin, président de l’Association patriotique des catholiques chinois et vice-président de la Conférence épiscopale « officielle » des évêques chinois. Aux côtés de ces responsables religieux chinois, on note la présence, en tant que « conseiller », de Ye Xiaowen, le directeur du Bureau des Affaires religieuses, organe directement rattaché au Conseil d’Etat et chargé de contrôler les activités religieuses en Chine.

Selon le China Daily, organe de presse en langue anglaise, Mgr Fu, à l’Académie des Sciences sociales, à Pékin, lors d’une réunion préparatoire réunissant une soixantaine de membres des cinq religions reconnues officiellement, a déclaré que l’utilisation de la religion pour s’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays allait contre les principes religieux de paix et d’amitié. Il a par ailleurs ajouté qu’« en tant que croyant moimême, je ne ressens ni restriction ni persécution [en Chine] ».

Dans ce même article, le vénérable Jamyang, moine bouddhiste, vice-président de l’Association bouddhiste de Chine et membre de cette délégation, a défendu la politique chinoise au Tibet. Lui-même originaire du Tibet, il a dénoncé « les pays qui prennent prétexte de la liberté religieuse pour alimenter le séparatisme dans d’autres pays ». Il a aussi ajouté que la délégation chinoise allait profiter de son voyage aux Etats-Unis pour dévoiler les escroqueries dont, selon lui, se rend coupable le mouvement Falungong (1).

Plus de 1 000 responsables spirituels et religieux, dont une délégation du Vatican, doivent prendre part à cette manifestation au siège des Nations Unies. La Chine s’est vigoureusement – et avec succès – opposée à ce que le dalaï-lama y soit invité.