Eglises d'Asie

Après 40 ans de blocage, le gouvernement nomme enfin des catholiques professeurs de religion

Publié le 18/03/2010




Le gouvernement du Sri Lanka vient de nommer des catholiques professeurs de religion dans des écoles publiques, pour la première fois depuis la nationalisation des écoles en 1960. Le P. Ivan Perera, directeur national de l’enseignement catholique, a déclaré, à cette occasion, vouloir espérer que ces nominations permettront aux prêtres d’apporter des valeurs morales et spirituelles dans les écoles, valeurs qui, selon lui, sont en déclin à cause du peu d’importance accordée à l’enseignement religieux.

Dans la Province occidentale, parmi les 247 professeurs nommés par le gouvernement se trouvent 20 prêtres, 17 laïcs et trois religieuses de l’archidiocèse de Colombo. Mgr Nicolas Marcus Fernando, archevêque de Colombo, qui avait demandé à plusieurs reprises que des prêtres soient affectés aux postes vacants, s’est adressé à eux pour leur dire : Enfin, après 39 ans, l’occasion est donnée aux prêtres et aux religieuses de pouvoir exercer leur vraie profession qui est d’enseigner ». Au total, quatre-vingt-dix-neuf postes d’enseignants catholiques avaient été identifiés comme vacants ; quarante ont été pourvus de professeurs catholiques. Ces 40 professeurs catholiques et les 207 autres, bouddhistes, protestants, hindous et musulmans, ont reçu leur lettre de nomination le 3 juillet, une lettre signée du responsable de l’éducation, le vice-ministre de la Province occidentale, Susil Prem Jayantha.

Le P. Perera a demandé à l’ensemble des nouveaux professeurs de veiller à s’opposer au déclin de la discipline et des valeurs morales et spirituelles dans le pays. Les enfants d’aujourd’hui n’apprennent que par l’exemple, leur a-t-il rappelé, et il est très important pour eux que leurs maîtres se montrent exemplaires dans leur tenue, leurs actes et leur comportement. Le vénérable Welamitiyawe Kusaladhamma Thero, important moine bouddhiste et vice-chancelier de l’université Kelaniya, les a exhortés à faire de leurs élèves de bons et vertueux citoyens ». Le système éducatif moderne a pour but de transmettre des connaissances a-t-il dit, mais l’éducation du cour» est tout aussi importante. Cela n’est possible que grâce à la religion », a-t-il conclu. Pour sa part, Susil Prem Jayantha a assuré que les nominations avaient été faites à partir de tests d’aptitude, en dehors de toute autre considération, politique ou religieuse. Les nouveaux professeurs, qui ont commencé leur enseignement dès le 4 juillet, reçoivent un salaire mensuel de 4 720 roupies (environ 60 US $), ainsi que certains avantages en nature.