Eglises d'Asie

ROYAUME DU CAMBODGE NATION RELIGION ROI

Publié le 18/03/2010




Ministère de l’Intérieur – Ministère des Cultes

Capitale royale de Phnom Penh

Décembre 1999

Lettre circulaire inter-ministérielle

concernant les activités et les pratiques

des diverses religions présentes au Cambodge

A l’heure actuelle, le ministère de l’Intérieur et le ministère des Cultes constatent que les diverses religions présentes dans le Royaume du Cambodge ont poursuivi leurs activités de manière correcte et que les citoyens du Cambodge peuvent pratiquer leur foi avec le soutien de l’administration, en accord avec la Constitution du Royaume. Cependant, on constate aussi que, à travers leurs activités, certains fidèles sont attirés dans une opposition passive qui cause du tort à la dignité des religions, ou même dans des conflits qui prennent leur source dans des philosophies extrémistes, comme le fait de tromper les fidèles d’une religion pour leur en faire joindre une autre sans leur consentement. Ces activités peuvent détruire la solidarité du peuple et, pour finir, provoquer des guerres de religion

Par conséquent, le ministère de l’Intérieur et le ministère des Cultes ont l’intention de rehausser la dignité des religions, de préserver l’enthousiasme des fidèles pour la religion de leur choix, et de renforcer la solidarité et l’unité nationales en défendant le droit à la liberté religieuse. Ces deux ministères ont l’obligation de conseiller les autorités locales et les bureaux des affaires religieuses au niveau des provinces et des districts, de même que les comités des pagodes, tous les responsables des Eglises et de leurs ramifications, dans toutes les religions, afin que tout le monde applique les instructions suivantes :

concernant le bouddhisme

concernant les monastères bouddhistes

La lettre circulaire n° 42 du gouvernement royal, datée du 29 décembre 1993, qui énumère les principes devant guider l’administration des monastères bouddhistes et de leurs propriétés, doit être appliquée ;

En ce qui concerne la construction d’un monastère bouddhiste, sa démolition, la construction d’une église ou de tout autre bâtiment, une permission doit être demandée au ministère des Cultes et des Religions. En ce qui concerne le permis de construire, il doit avoir l’accord des autorités locales et du ministère des Cultes et des Religions à tous les niveaux ;

Le supérieur du monastère, en collaboration avec les comités des pagodes, doit fournir des statistiques exactes sur le nombre de moines, de religieux et d’étudiants qui résident dans les différents bâtiments du monastère. Une copie sera donnée aux autorités à tous les niveaux afin de les aider dans leur administration de manière plus efficace ;

Les autorités locales au niveau du district, en collaboration avec les comités des monastères et avec tous les fidèles qui se trouvent sous leur responsabilité, doivent prendre soin de toutes les propriétés afin qu’elles soient rendues sûres pour le culte et afin de manifester l’importance de l’héritage et des ouvres des ancêtres passés ;

Tous les bâtiments à l’intérieur du monastère construits depuis cinquante ans ou davantage doivent être considé-rés comme faisant partie du trésor national ; c’est pourquoi des plans de restauration doivent être faits, mais en faisant attention au style ancien. Le monastère bouddhiste est un lieu de culte qui doit être respecté et c’est aussi un lieu où les gens qui souffrent peuvent trouver aide et consolation. Par conséquent, les autorités locales doivent s’unir et s’entraider pour prendre soin du monastère bouddhiste et l’honorer, afin qu’il soit splendide et florissant. Il faut absolument interdire à quiconque de laisser l’anarchie s’installer dans le temple bouddhiste.

En ce qui concerne l’observation des règles :

Il est interdit d’aller en dehors du monastère pour collecter des contributions dans des lieux publics ou dans les rues des villes principales ;

Il est interdit aux moines confirmés et aux novices d’accepter de collecter de la nourriture dans des lieux impropres comme les maisons de prostitution, etc. ;

Il est interdit aux moines confirmés et aux novices, pour quelque raison que ce soit, d’accepter des invitations à traverser la frontière pour aller dans des territoires voisins étrangers ;

Il est interdit aux moines confirmés et aux novices d’accepter une invitation à entrer ou sortir d’un monastère vers un autre sans se munir d’une carte d’identité ou d’un autre papier d’identité délivré par les supérieurs des deux monastères concernés ;

Il est interdit d’importer des statues de Bouddha ou d’autres statues de l’étranger sans permission, sauf s’il s’agit d’un souvenir offert par un pays ami ;

Il est interdit d’utiliser le monastère comme lieu de réunions politiques ;

Il est interdit de s’adonner à des activités impropres en se présentant soi-même comme une personne vertueuse au nom de son pays bouddhiste, avec l’intention cachée de ramasser de l’argent ;

Pendant les cérémonies, il est interdit de faire usage de haut-parleurs et de jouer de la musique bruyante qui pourraient perturber les voisins de la pagode (particulièrement au cours des heures destinées au repos) ;

Au cours des célébrations d’importance nationale, il est interdit de décorer les murs avec des photos de leaders étrangers ; exception est faite pour la photo du souverain cambodgien ;

Au cours des cérémonies de caractère bouddhiste, il est interdit de faire entendre des chants étrangers et de la musique provenant des pays voisins ;

A- Il est interdit aux étrangers d’établir des boutiques aux alentours d’un monastère ou d’un lieu de pèlerinage sur des sites anciens pour s’adonner au business ; il est aussi interdit de donner la direction de telles activités commerciales à des gens de l’extérieur ; au cas où un contrat aurait été passé avec une pagode en vue de telles activités, tout doit revenir à la pagode au terme du contrat ;

En ce qui concerne les religions étrangères et l’islam :

En ce qui concerne la construction et la restauration de bâtiments utilisés pour les activités religieuses, une permission doit être demandée au ministère des Cultes. Pour obtenir la permission, il faut qu’il y ait accord avec les trois services compétents à tous les niveaux du ministère des Cultes et des autorités locales (commune, district, région, province, municipalité) ;

Il est interdit d’utiliser les haut-parleurs d’une manière qui pourrait perturber la paix des citoyens qui résident aux alentours ou dans l’enceinte du lieu de culte ;

Il est interdit d’utiliser de l’argent et d’autres moyens ou méthodes pour tromper les adhérents d’une religion donnée et les faire adhérer à une autre religion ;

Il est interdit de s’opposer au droit à la liberté religieuse d’une personne appartenant à une religion donnée et qui voudrait pratiquer ou adhérer à une autre religion. Par exemple, un dirigeant d’une Eglise chrétienne n’a pas le droit d’interdire à ses fidèles de manifester du respect à l’image de Bouddha ou à un moine, ou d’entrer dans l’enceinte d’un monastère bouddhiste, etc. ;

Il est interdit d’attirer des enfants cambodgiens en utilisant des images ou des photos pour leur faire étudier une religion étrangère sans qu’ils en aient la volonté ;

Il est interdit aux membres de toutes les religions de diffamer ou d’offenser les autres religions.

Dans le cas où se présenterait une situation concernant des activités interdites comme celles mentionnées ci-dessus, les autorités locales du district ou du lieu doivent prendre des mesures pour mettre fin immédiatement à ces activités ou présenter l’affaire aux autorités du secteur ou du village et au bureau des Cultes de ces lieux pour demander la permission, afin que le coupable puisse se présenter de lui-même et qu’il soit éclairé et guidé dans le but de renforcer la solidarité et l’unité nationales et pour défendre la dignité de toutes les religions dans notre Royaume du Cambodge, en s’assurant que toute crise ou controverse qui pourraient surgir dans la communauté seront absolument évitées.

Dans le cas où ces activités ne cesseraient pas, les mesures suivantes doivent être prises :

Pour un moine de grade plus élevé que celui du bikkhu, il doit être confié au supérieur du monastère ou à un comité de moines qui pourront appliquer des mesures disciplinaires. Dans les cas très sérieux, le moine doit être démis et remis aux autorités locales qui prendront l’action appropriée selon la loi ;

En ce qui concerne les religions étrangères, leur autorisation sera révoquée et toutes leurs activités religieuses devront cesser ;

Pour les étrangers, une amende sera imposée selon la loi existante.

Par conséquent, excellences, représentants du gouvernement, gouverneurs provinciaux ou de cités, et présidents des bureaux des affaires religieuses aux niveaux provincial et municipal, nous devons de tout cour continuer à guider les autorités et tous les services sous votre juridiction afin que celle-ci fonctionne efficacement. Les bureaux dépendant du ministère des Cultes et des Religions doivent travailler en union avec les autorités établies.