Eglises d'Asie – Sri Lanka
L’archevêque de Colombo dénonce les nouvelles formes d’esclavage liées à l’usure et à l’exploitation des pauvres
Publié le 18/03/2010
Mgr Nicholas Marcus Fernando, archevêque de Colombo, a dénoncé les nouvelles formes d’esclavage et les pratiques frauduleuses qui s’exercent au détriment des pauvres et des nécessiteux du Sri Lanka. L’archevêque s’est adressé à la foule rassemblée le 27 août pour la bénédiction annuelle des malades dans la basilique Notre Dame de Lanka, à Tewatte, près de Colombo, pour dire que de nouvelles formes d’esclavages existaient dans le pays. Des gens adoptent des enfants orphelins qu’ils font travailler comme domestiques et qu’ils rouent de coups sans pitié, a-t-il expliqué. “Leurs appels à la liberté et à la compassion montent vers Dieu ! ». Dans les zones franches du pays, des centaines d’ateliers emploient des jeunes femmes dans des conditions épouvantables. Ces femmes, originaires pour la plupart de villages pauvres, sont entassées à dix dans une seule pièce. Souvent il n’y a qu’une seule toilette et qu’un unique robinet d’eau dans la maison. A côté de ces nouvelles formes d’esclavage, on trouve les usuriers dont les pauvres sont les premières victimes. Ceux-ci n’ont pas d’autre choix que d’emprunter à ces prêteurs peu scrupuleux, constate l’archevêque. Quand un enfant tombe gravement malade, les parents sont obligés d’emprunter à des taux d’intérêts très élevés (de 10 ou même 20 % par mois). Il cite également ceux qui, acculés financièrement, hypothèquent leur maison ou leur morceau de terre. Beaucoup d’entre eux finissent par être expulsés de chez eux ou par perdre leur terrain faute de pouvoir rembourser.
L’archevêque dénonce ceux qui s’enrichissent aux dépens de la misère des pauvres et demande aux prêteurs sur gages qui sont chrétiens de ne pas demander d’intérêts exorbitants et de libérer leurs débiteurs de leurs obligations quand le capital est remboursé. A l’occasion du Jubilé de l’an 2000, l’archevêque de Colombo a abordé ces problèmes, citant le Lévitique au chapitre 25, pour inciter les logeurs, les parents adoptifs, les prêteurs sur gages et les créanciers à abandonner leurs méthodes inhumaines pour adopter une attitude plus charitable.