Eglises d'Asie

Pour tenter de contrer la fraude et la violence pré-électorales, l’Eglise catholique lance un programme d’éducation civique

Publié le 18/03/2010




Dans la perspective des élections parlementaires du 10 octobre prochain, l’Eglise catholique au Sri Lanka, par le biais de la Commission ‘Justice et paix’, lance un programme d’éducation civique afin de tenter de contrer la fraude et les violences habituelles en période pré-électorale dans ce pays. Selon Newton Fernando, directeur du Centre de développement économique et social de la Conférence épiscopale, dans chaque diocèse, au niveau des paroisses, des programmes d’éducation destinés aux électeurs vont mis en ouvre tandis qu’au niveau national, les évêques tiendront des conférences de presse afin de faire entendre le message de paix de l’Eglise. Dès le 24 août, les évêques ont déclaré que le Sri Lanka est un Etat « multiracial, multilingue et plurireligieux », tout en affirmant « l’unité et la souveraineté » du pays.

L’un des enjeux principaux de ce scrutin sera la projet de nouvelle Constitution que la présidente Chandrika Kumaratunga a présentée, sans succès, le 3 août dernier devant le parlement. Afin de ramener la paix dans le pays, déchiré par le conflit qui oppose les Tigres tamouls à l’armée gouvernementale, cette nouvelle Constitution prévoit d’organiser une vaste décentralisation du pouvoir, au profit de huit régions. Les oppositions à ce projet sont fortes (32). Depuis l’annonce de la dissolution du parlement le 19 août dernier, au moins trois personnes ont été tuées lors de violences liées à la campagne électorale qui se met en place.

Dans le diocèse de Chilaw, Mgr Frank Marcus Fernando a conduit la première de ces sessions d’éducation civique, lors d’un séminaire fin août où étaient rassemblés prêtres, religieuses, laïcs et responsables de communautés chrétiennes. Selon lui, les partis au pouvoir ont transformé en « farce » la règle qui alloue à chaque parti politique un temps donné d’antenne sur les médias audiovisuels nationaux. « Le gouvernement utilise les médias pour diffuser sa propre propagande et les journalistes, bien qu’ils n’apprécient pas cette façon de faire, obéissent aux autorités par crainte de perdre leur emploi », a-t-il précisé. Parce que les gens sont fatigués de toutes les manipulations dont ils ont été témoins, Mgr Fernando a proposé de rendre obligatoire la présentation d’une carte d’identité le jour du vote. « L’intimidation des électeurs, le bourrage des urnes, l’expulsion des membres de l’opposition lors du dépouillement des bulletins de vote » doivent cesser, a-t-il aussi déclaré.