Eglises d'Asie – Chine
Pendant la visite du cardinal Etchegaray en Chine, les arrestations de catholiques “clandestins” ont continué
Publié le 18/03/2010
Mgr Thomas Zeng Jingmu n’est pas un inconnu des services de police chinois. Agé de 81 ans, il a passé trente de sa vie en prison ou en camp de rééducation entre les années 1955 et 1995 (3). Arrêté une nouvelle fois en novembre 1995 pour “organisation de réunions illégales à caractère religieux”, condamné en mars 1996 à trois ans de rééducation par le travail, il a été finalement élargi en mai 1998 après que les Etats-Unis eurent fait pression pour sa libération. En fait de libération, Mgr Zeng a alors été placé en résidence surveillée et c’est là que le 14 septembre une soixantaine d’agents de la Sécurité publique ont fait irruption, à minuit, pour l’emmener, lui et deux de ses prêtres, le P. Liao Haiqing et le P. Deng. Les Etats-Unis ont demandé la libération “immédiate” de Mgr Zeng.
Selon des prêtres de l’Eglise catholique “officielle”, interrogés par l’agence Ucanews, cette année 2000 est une “année de contrôle strict”. Depuis les ordinations épiscopales du 6 janvier dernier à Pékin (4), c’est l’ensemble de l’Eglise catholique qui est visée par ce contrôle accru. Le 8 août, à Pingtan, dans la province du Fujian, les policiers ont investi une église pourtant enregistrée auprès de l’Association patriotique. Ils ont détruit l’autel, poursuivi les fidèles et battu certains d’entre eux.
Dans cette même province du Fujian, mais cette fois-ci au sein de l’Eglise “clandestine”, une descente de police, le 11 septembre, a pris pour cible le P. Ye Gongfeng, dans le village de Gongtou. Selon la Fondation du cardinal Kung, le prêtre, âgé de 82 ans, a été si sévèrement battu qu’il a perdu conscience et est resté durant 17 heures dans le coma. Au moins six autres prêtres ont été détenus pour des courtes périodes : le P. Cheng Yiqu (de la paroisse de Longgao à Fuqing), le P. Chen Deyou (de la paroisse de Jingfeng, à Changle), les PP. Feng Yongbing, Chen Yixia, Lin Rengui et un autre prêtre dont on ne connaît pas le nom. Le P. Lin Rengui a vomi du sang après avoir été battu.
Par ailleurs, on a appris que la vingtaine de religieuses, le P. Liu Shaozhang, un séminariste et deux laïcs, arrêtés le 30 août à Gongtou (5), dans la province du Fujian, ont été finalement relâchés.