Eglises d'Asie

La canonisation de 120 martyrs de l’Eglise en Chine fait l’objet d’une vaste campagne de dénonciation au sein de l’Eglise « officielle » et dans le pays

Publié le 18/03/2010




Dimanche 1er octobre, dans la plupart des églises « officielles » de Chine, les prêtres et les évêques ont reçu pour stricte consigne de ne pas célébrer la canonisation de 120 martyrs qui a eu lieu le même jour à Rome (1). Selon l’agence Ucanews, les prêtres et les évêques contactés dans diverses régions de Chine ont été soumis à de fortes pressions pour que cet événement ne soit pas mentionné en chaire. Par ailleurs, les médias nationaux ont largement relayé les propos très virulents des autorités chinoises à l’égard de ces canonisations.

Sous couvert d’anonymat, un prêtre du sud du pays rapporte que des fonctionnaires ont assisté à sa messe pour vérifier qu’il ne disait rien de ces canonisations. Un évêque de l’est du pays raconte que des fonctionnaires de Pékin sont venus chez lui pour tenir des réunions avec les responsables locaux de l’Eglise, comme aux beaux jours des « campagnes politiques » d’autrefois. Ailleurs, dans d’autres régions de Chine, tous les témoignages concordent pour dire qu’une vaste campagne contre ces canonisations est en cours.

A Pékin, Mgr Michel Fu Tieshan, évêque « officiel » de Pékin et président de l’Association patriotique des catholiques chinois, a déclaré que cette cérémonie du 1er octobre à Rome constituait « une insulte ouverte qui humiliait les catholiques chinois et le peuple chinois ». L’évêque de Pékin a tenu ces propos devant 120 prêtres, religieuses et séminaristes qui assistaient au petit matin du 1er octobre, jour de la fête nationale, à une cérémonie de lever des couleurs, place Tienanmen. Plus tard dans la même journée, Mgr Michel Fu a célébré une messe à la cathédrale de l’Immaculée Conception en commémoration de la fondation de la République populaire de Chine, il y a 51 ans. Fait inhabituel, les deux événements ont été retransmis par la télévision nationale et par les principaux médias.