Eglises d'Asie

Les bilans dressés à l’occasion du premier anniversaire du coup d’Etat ne sont pas à l’avantage du gouvernement militaire

Publié le 18/03/2010




A l’occasion du premier anniversaire du coup d’Etat du 12 octobre 1999, jour où le général Pervez Musharraf a renversé le Premier ministre Nawaz Sharif et pris les rênes du gouvernement, de divers côtés, on essaie de dresser le bilan de l’ouvre accomplie dans divers domaines : droits de l’homme, économie, progrès social etc.. Les tableaux présentés à l’issue de cet exercice ne sont encore guère brillants.

Un rapport sur la situation des droits de l’homme dans ce pays publié par Human Rights Watch, caractérise ainsi l’actuel homme fort du Pakistan : Musharraf a pris la suite d’une série de généraux qui au Pakistan ont annoncé que la période de gouvernement militaire était une étape sur le chemin de la démocratieEn fait, il est en train de détruire systématiquement les libertés civiles au Pakistan A l’appui de ce sévère jugement, l’organisation internationale cite la détention sans jugement d’opposants et d’anciens fonctionnaires, le déplacement des juges indépendants des hautes cours de justice, l’interdiction des manifestations et la réduction à l’impuissance de partis politiques. Un décret pris par le gouvernement militaire donne des pouvoirs exorbitants en matière d’arrestations et de poursuites judiciaires à une simple institution appelée, le bureau des comptes. Malgré l’engagement pris de respecter la liberté de presse, une intervention militaire a eu lieu dans les locaux du journal anglophone Dawn, il y a deux semaines.

Les bilans établis par la presse internationale à l’occasion de ce même anniversaire, dans les autres domaines, n’aboutissent pas à de meilleurs résultats. Un an après le coup d’Etat l’économie du Pakistan reste fragile. Sans assistance du Fond monétaire international, le pays reste très lourdement endetté et sollicite désespérément l’aide internationale, le service de la dette atteignant près de 40 milliards de dollars. Les diverse mesures prises par le gouvernement militaire pour répondre aux directives du Fond monétaire international ont fait monter le coût de la vie et lui ont fait perdre priori favorable dont il jouissait auprès de la population immédiatement après le coup d’Etat. Celle-ci gémit sous la hausse incessante du prix des marchandises de première nécessité. Même les grosses entreprises et les investisseurs étrangers se plaignent que le coût de la production est en sévère hausse à cause de l’élévation des prix des combustibles.

Un projet en cours d’étude prévoit de supprimer des milliers de postes de fonctionnaires pour réduire au maximum les dépenses gouvernementales et abaisser le déficit budgétaire qui était, l’en dernier, de 3,1 milliards de dollars, soit 6,1 % du produit intérieur brut et devrait passer à moins de 5 % cette année. Il est probable que cette mesure extrême va encore mettre à mal l’image du régime dans la population d’un pays déjà assailli par le chômage et où 42 millions des 140 millions d’habitants sont au-dessous du seuil de pauvreté.