Eglises d'Asie

Les moines bouddhistes réfutent les propos de la présidente selon lesquels le célibat les rendrait indifférents à la guerre civile qui déchire le pays

Publié le 18/03/2010




Ajoutant un chapitre de plus aux épisodes qui ponctuent l’opposition larvée entre certains moines bouddhistes et la présidente Chandrika Kumaratunga, des figures importantes du clergé bouddhiste sri-lankais se sont élevées contre les propos de la présidente qui affirmait que ceux qui n’avaient pas d’enfants ne se sentaient affectés en rien par le prolongement de la guerre entre l’armée gouvernementale et les séparatistes tamouls. Depuis presque vingt ans que dure ce conflit, environ 60 000 personnes sont mortes du fait des combats.

Selon le vénérable Maduluwawe Sobitah, les moines ne peuvent que montrer leur désaccord devant cette attaque indirecte de la présidente. Le bouddhisme du Petit Véhicule (Theravada) pratiqué au Sri-Lanka n’autorise en effet pas les moines à se marier, mais « ce n’est pas parce que nous ne pouvons avoir d’enfants que nous voulons voir le sang couler », a-t-il déclaré, ajoutant : « Il y a bien quelques moines qui soutiennent la présidente. Cela veutil dire que ces moines connaissent la paternité »

Les propos de la présidente ont été prononcés quelques jours avant les élections générales du 10 octobre. Au cours de la campagne électorale, la présidente a promis que, si elle était réélue, elle appliquerait immédiatement son plan qui prévoit une vaste décentralisation des pouvoirs au profit des provinces dans le but de mettre fin au conflit avec les séparatistes tamouls (23). Depuis plusieurs mois, une grande partie du haut clergé bouddhiste s’oppose à la présidente sur ce point (24).