Eglises d'Asie

Les propos d’un responsable politique musulman au sujet des femmes suscitent de vives réactions

Publié le 18/03/2010




Les propos que le ministre-président de l’Etat du Kelantan a tenus le 8 octobre au sujet des femmes ont suscité de vives réactions au sein de la classe politique malaisienne, les uns et les autres invitant cet homme politique musulman à réfléchir à deux fois avant de proférer des propos qualifiés par certains de « médiévaux ».

Dimanche 8 octobre, Nik Abdul Aziz Mat, ministre-président du Kelantan, Etat dirigé par le PAS (Parti Islam SeMalaysia), d’obédience musulmane et principal parti de l’opposition au niveau national depuis les élections générales de novembre 1999 (17), a déclaré que les femmes étaient la principale cause des désordres sociaux. Les femmes, les plus jeunes d’entre elles en particulier, qui portent des habits laissant voir une partie de leur corps sont la cause de la décadence morale, a-t-il déclaré en substance, ajoutant que la façon dont certaines s’habillent est une invitation pour les hommes à les violer ou à les molester. « Même ma foi en tant que professeur de religion peut s’en trouver affaiblie lorsque je les regarde », a-t-il conclu.

Les réactions à de tels propos ont été vives. Selon le chef de l’information de l’Umno (United Malays National Organisation) du Premier ministre Mohamed Mahathir, les femmes sont les éternelles cibles du PAS : « En plus du fait que de tels propos sont blessants, le statut des femmes se trouve rabaissé par des restrictions et des discriminations irréalistes ». Pour Azalina Othman Said, une femme, membre du conseil dirigeant de l’Umno, Nik Aziz est tout simplement « hors du coup et étroit d’esprit ».

Pour Zainah Anwar, directeur des « Sours en islam du Forum Malaisie », des dirigeants tels que Nik Aziz devraient commencer par apprendre aux hommes à assumer leurs responsabilités et à considérer les femmes comme des êtres humains d’égale valeur et dignité. « Le port du voile, la ségrégation et le contrôle des femmes ne résoudront pas les maux de la société ». Enfin, selon Ng Yen Yen, président du MCA (Association malaisienne chinoise), le principal parti politique chinois, les propos de Nik Aziz réflète l’attitude discriminatoire du PAS à l’égard des femmes. Une attitude qu’il qualifie de « médiévale, ignorante du rôle des femmes dans la Malaisie d’aujourd’hui ».