Eglises d'Asie

L’Eglise catholique a salué la mémoire de l’ancien Premier ministre Sirimavo Dias Bandaranaike

Publié le 18/03/2010




L’Eglise catholique s’est associée à tous ceux au Sri Lanka qui ont salué la mémoire de l’ancien Premier ministre Sirimavo Dias Bandaranaike, décédée le 10 octobre dernier. Mme Sirimavo Dias Bandaranaike, mère de l’actuelle présidente du Sri Lanka, est morte d’une crise cardiaque peu après avoir déposé son bulletin de vote à l’occasion des onzièmes élections législatives organisées dans le pays depuis l’indépendance. Dans un message de condoléances signé par le président et le secrétaire général de la Conférence épiscopale, les évêques catholiques du Sri Lanka ont tenu à souligner que « bien qu’en désaccord avec certaines des politiques menées [par Mme Sirimavo Dias Bandaranaike], tout particulièrement dans le domaine de l’éducation, [ils] ne pouvaient manquer de reconnaître son immense contribution au bien-être du pays et du peuple [sri-lankais] ».

Sirimavo Dias Bandaranaike succéda à la tête du pays à son mari, Salomon, assassiné en 1960, devenant ainsi la première femme au monde à exercer des fonctions exécutives à la tête d’une nation. Dès cette date, elle met en place une politique de tendance socialiste, nationalisant toutes les écoles dont celles tenues par des chrétiens ou des bouddhistes. Ecartée du pouvoir en 1965, non sans avoir en 1963 déjoué un coup d’Etat organisé par des militaires (dont la plupart étaient catholiques), elle revient aux affaires de 1970 à 1977 pour entreprendre une révolution sociale. En 1971, elle écrase une rébellion marxiste originaire du sud du pays. Battue aux élections en 1977, puis à nouveau en 1988, elle n’était revenue au pouvoir qu’en 1995 lorsque sa fille, Chandrika Kumaratunga, avait accédé à la présidence du pays. En août dernier, affaiblie par la maladie, elle avait démissionné de son poste de Premier ministre.

Eduquée par les sours irlandaises du Bon Pasteur au couvent St Bridget, à Colombo, elle a toujours loué le travail des religieuses, affirmant que c’étaient elles qui lui avaient donné le sens de la discipline. Elle était respectée des catholiques pour avoir résolu sans effusion de sang et à la faveur du Sri Lanka une dispute territoriale avec l’Inde au sujet de Kachathivu, île située au nord du Sri Lanka et lieu de pèlerinage pour les catholiques. Ayant pris l’initiative d’établir des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, l’un des premiers actes qu’elle entreprit lors de son retour au pouvoir en 1970 fut d’inviter le pape, et Paul VI fut ainsi le premier pape à se rendre au Sri Lanka. En janvier 1996, elle reçut Jean-Paul II venu béatifier le P. Joseph Vaz, l’apôtre du Sri Lanka.