Eglises d'Asie

L’Eglise s’efforce d’apporter une aide aux victimes des inondations, exceptionnellement graves cette année

Publié le 18/03/2010




L’Eglise catholique au Cambodge participe aux efforts déployés pour venir en aide aux victimes des inondations, particulièrement graves cette année. Selon des données gouvernementales, près de 2,2 millions de personnes (un habitant sur six) ont été touchés par la montée des eaux ; 264 personnes en sont mortes (souvent à la suite de morsures de serpents, venus trouver refuge près des habitations). L’Eglise s’efforce d’apporter une aide d’urgence et surtout de préparer la période qui suivra la décrue, moment critique où la disette menace les zones qui ont été inondées.

Sur la commune de Moth Kra Sas, à sept kilomètres à l’est de Phnom Penh, commune située au bord du Mékong, Sour Elisabeth explique que toutes les terres sont recouvertes par les eaux. Les gens doivent rester 24 h sur 24 dans leur maison ou même à bord de barques. Deux églises catholiques desservent ce village. Distantes de deux kilomètres, l’une est fréquentée par les catholiques d’origine vietnamienne, l’autre par ceux d’origine khmère. L’Eglise des Vietnamiens est sous les eaux, explique encore Sour Elisabeth, mais celle des Khmers, bien que cernée par les eaux, peut encore être partiellement utilisée. Les fidèles, vietnamiens et khmers, s’y rendent en barques pour assister ensemble à la messe dominicale, célébrée par le P. Bruno Cosme, des Missions Etrangères de Paris. Kong Son, un catholique khmer, témoigne : Je me rends à pour prier pour notre sauvegarde. Nous avons peur que les eaux mettent en péril nos vies. , le niveau a commencé à baisser et cela me rassure, mais, étant donné que la plupart de nos récoltes sont perdues, je crains la famine ».

L’aide étrangère commence à arriver au Cambodge, divers pays et organisations internationales ayant envoyé ou promis des dons ou des prêts. L’Eglise catholique, quant à elle, organise des projets de proximité : distribution de semences de riz de saison sèche, ‘banques’ de petits animaux (cochonnets, poussins, veaux) à ceux qui ont tout perdu, reconstruction des habitations (des cabanes le plus souvent) des plus pauvres. Les inondations de ce mois de septembre, inondations habituelles, font en effet suite à de graves inondations, tout à fait inhabituelles celles-ci, qui avaient touché le nord-est du pays. C’est pour une part la succession de ces deux phénomènes qui a rendu, cette année, particulièrement graves les inondations de septembre.

Par ailleurs, du 24 au 27octobre, Sam Rainsy, député et dirigeant de l’opposition, a fait une grève de la faim pour protester contre la corruption du gouvernement et le détournement des aides déjà accordées pour faire face aux inondations de juillet dernier.