Eglises d'Asie – Sri Lanka
L’Eglise catholique salue la reprise des pourparlers entre le médiateur norvégien et le responsable du LTTE et déplore le meurtre de 26 anciens jeunes soldats des Tigres tamouls
Publié le 18/03/2010
Accompagné de l’ambassadeur de Norvège au Sri Lanka et d’un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères norvégien, Erik Solheim a rencontré le leader des Tigres le 1er novembre, dans la jungle de Wanni, dans cette partie nord du pays où les Tigres ont leur quartier général. Ces entretiens, qui ont eu lieu avec l’assentiment du gouvernement sri-lankais, interviennent quelques semaines après les élections législatives du 10 octobre dernier, élections d’où aucune majorité forte n’est sortie et qui ont seulement permis au parti de la présidente Chandrika Kumaratunga de s’allier avec deux autres petits partis pour former un nouveau gouvernement (16). Quelques jours avant ces entretiens, Erik Solheim avait rappelé que sa mission n’était qu’une mission de dialogue et que la communauté internationale ne souhaitait pas voir résolu le conflit entre le gouvernement sri-lankais et les Tigres tamouls par “la création d’un nouvel Etat indépendant ». “Les aspirations de la communauté tamoule » doivent aussi être reconnues, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le 27 octobre, le président de la Conférence épiscopale, Mgr Oswald Gomis, évêque d’Anuradhapura, au nom de l’Eglise catholique, a condamné “sans équivoque » le lynchage par une foule en colère de 26 jeunes, anciens Tigres tamouls, âgés de 14 à 25 ans. Ce drame s’est produit le 25 octobre au centre de réhabilitation de Bindunuwewa où le Conseil national des services pour la jeunesse, un organisme public, tente de former à la vie civile et de donner un métier à d’anciens jeunes Tigres tamouls qui se sont rendus ou ont été fait prisonniers. Les circonstances exactes de l’attaque du centre ne sont pas connues avec précision. Une enquête a été ordonnée par la présidente Kumaratunga et la Commission des droits de l’homme du Sri Lanka a également annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante. En attendant le résultat de ces enquêtes, Mgr Gomis a déclaré que cet “incident très sérieux devait agir comme un choc pour la conscience de la nation ».