Eglises d'Asie

Selon des observateurs de l’Eglise en Chine, le nouveau décret réglementant les activités religieuses des étrangers en Chine témoigne de la volonté de contrôle des autorités chinoises

Publié le 18/03/2010




Selon différents observateurs de l’Eglise en Chine basés à Hongkong, le décret récemment publié en Chine à propos des activités religieuses des étrangers en Chine (2) doit être compris comme exprimant la volonté des autorités chinoises de contrôler au maximum les échanges religieux et idéologiques que les étrangers peuvent avoir en Chine avec des citoyens chinois. Selon Anthony Lam Sui-ki, chercheur au Centre d’études du Saint Esprit du diocèse de Hongkong, ce nouveau règlement est plus qu’une simple mise à jour du texte de 1994 ; il témoigne du désir des autorités de contrôler les religions et les expressions religieuses nouvelles qui gagnent du terrain en Chine aujourd’hui, à l’image du mouvement Falungong.

Le révérend Chan Kim-kwong, secrétaire exécutif du Conseil chrétien (protestant) de Hongkong, précise que ce décret doit être compris dans un contexte plus large. Il explique que ce texte a été rendu public dans les jours où le ministère des Affaires étrangères dénonçait dans les termes les plus vifs la canonisation par l’Eglise catholique de 120 martyrs de l’Eglise en Chine et au moment où la Chine se préparait à entrer dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les dirigeants chinois craignent de perdre le contrôle des idées qui circulent en Chine à mesure que le pays s’ouvre à l’OMC, continue le révérend Chan. Dès lors, un plus grand contrôle exercé sur l’influence des étrangers dans le domaine religieux ne doit être compris que comme un des éléments mis en place par le gouvernement chinois pour s’assurer que tout reste sous contrôle.

Quoi qu’il en soit, Anthony Lam remarque que la façon dont sont définies, dans ce texte, les activités religieuses des étrangers en Chine ainsi que le pouvoir d’appréciation laissé au Bureau des affaires religieuses laissent toute latitude aux autorités chinoises pour interpréter ce document à leur guise. En fait, ce nouveau décret ne changera pas grand chose à la situation qui prévaut car « même sans texte de loi, le gouvernement peut contrôler les religions. La loi n’est que pour légaliser les agissements du pouvoir ».