Eglises d'Asie – Bangladesh
Des chrétiens estiment que les lois régissant la famille chrétienne doivent être réformées
Publié le 18/03/2010
La rencontre, qui se tenait dans une église de Dacca, avait été organisée par le Badhan Christio Jubo Sangha, un club local de jeunes, et financée par –o–Shalish Kendra (Centre juridique de médiation). Une cinquantaine de religieuses, d’enseignants, de membres d’ONG, de militants des droits de l’homme ainsi que des responsables de communautés locales et des étudiants y participaient. Un comité de 17 personnes a été formé pour travailler à l’ébauche de nouvelles lois sur la famille chrétienne compatibles avec les lois du Bangladesh et le droit canon.
Faustina Pereira, conseillère juridique, a indiqué que le Centre avait traité 56 cas de violences domestiques dont avaient été victimes et des hommes et des femmes. Parmi les mauvais traitements subis par les femmes, on trouvait des violences physiques, des viols, des adultères et des abandons de la part du conjoint. Généralement, les femmes se confient à des ONG ou à l’Eglise mais, estime Faustina Pereira, l’Eglise fait peu de chose en la matière. Sour Pauline Nadeau, religieuse de la Sainte Croix et responsable d’un centre familial à Dacca, a expliqué que les femmes qui s’adressaient aux prêtres de leur paroisse s’entendaient souvent dire qu’il leur fallait savoir supporter leurs problèmes et souffrir « au nom de Jésus Benoît Alo D’Rozario, de Caritas–Bangladesh, a recommandé que les problèmes matrimoniaux soient réglés à l’amiable et a signalé l’augmentation du nombre de procès matrimoniaux. Il ajouta que la réforme des lois de la famille chrétienne exigeait le concours de conseillers juridiques, d’anthropologues et de canonistes. Une assistante sociale, Rosaline Costa, a cité de nombreux cas de femmes divorcées ou torturées parce que leur famille ne pouvait pas payer leur dot. Rubi Imelda Gomes, maître-assistant à l’école d’enseignement supérieur Notre Dame, a fait remarquer quant à lui, que rien ne changerait dans la société tant que les hommes ne changeraient pas d’attitude envers les femmes. Enfin, Victor Gomes a rappelé que beaucoup d’hommes partis travailler à l’étranger s’y livraient à la polygamie ou à des activités homosexuelles.