Eglises d'Asie

Le gouvernement étudie de nouvelles dispositions à la loi sur le blasphème rendant plus difficile les fausses accusations

Publié le 18/03/2010




Lors d’une rencontre, le 5 décembre, à Islamabad, entre des ministres du gouvernement et les deux membres de la Commission américaine pour la liberté religieuse, les responsables politiques pakistanais ont exprimé leurs opinions sur certains sujets en rapport avec les minorités religieuses du Pakistan. Il a été question des lois sur le blasphème et du système électoral en vigueur, à savoir celui des électorats séparés.

Selon le rapport des délégués américains, Mahmood Gazhi, le ministre fédéral des Affaires religieuses, a confié à ses hôtes que le gouvernement comptait introduire dans la loi sur la blasphème une disposition qui rendrait plus lourdes les sanctions prises contre ceux qui portent de fausses accusations de blasphème. Il aurait ajouté que la loi assure la protection des non-musulmans et que le gouvernement veille à ce qu’aucun abus ne soit commis. Cependant, le ministre a exprimé sa réprobation envers les critiques faites en Occident à ces lois contre le blasphème. Il a mentionné la tolérance dont son gouvernement a fait preuve à l’égard de Tasleema Nasreen, accusée d’avoir, dans ses livres, injurié l’islam et le prophète. Le gouvernement du Pakistan lui a offert un visa et une somme de 10 000 dollars.

A la demande de la délégation américaine visant à abolir le système des électorats séparés, le ministre a rétorqué qu’un tel système garantissait davantage les droits des minorités qu’un régime électoral unique et égal pour tous. Il a également défendu l’islamisation du système bancaire, appliqué au Pakistan bien après beaucoup d’autres pays.

Plusieurs tentatives d’amender l’article 295 C du code pénal ont déjà été entreprises par divers gouvernements. Mais jusqu’ici, elles ont toujours échoué à cause de l’opposition des partis islamiques.