Eglises d'Asie

Fujian : deux religieuses catholiques « clandestines » contraintes de signer un texte de renonce-ment à leur foi

Publié le 18/03/2010




Selon des sources catholiques chinoises, rapportées par l’agence Ucanews le 4 janvier 2001, deux religieuses appartenant à l’Eglise catholique « clandestine » ont été contraintes en novembre 2000 de signer des textes où il était écrit qu’elles renonçaient à leur foi. Arrêtées dans le district de Luoyuan, les deux religieuses appartiennent au diocèse de Fuzhou, dans la province du Fujian.

Le 3 novembre, dans la soirée, le P. Lin, cinq religieuses, six séminaristes et plusieurs laïcs étaient rassemblés pour une réunion de prières dans la salle d’un restaurant nouvellement construit du district de Luoyuan, lorsque des agents de la Sécurité publique et des responsables locaux du Parti communiste sont intervenus. Un membre du parti a brisé une statue de la Vierge Marie alors que le P. Lin protestait et faisait référence à la liberté religieuse reconnue dans les textes de loi chinois. La scène aurait été filmée par la Sécurité publique, rapportent encore ces sources catholiques. Emmenés au poste de la Sécurité publique, ces catholiques ont été envoyés le lendemain dans différents bureaux de l’administration des districts et villages alentours, avant d’être les uns après les autres relâchés. Le 9 novembre, le dernier d’entre eux était remis en liberté.

Le 4 novembre, deux religieuses et une laïque de ce groupe avaient été envoyées dans les locaux de la Sécurité publique de la ville de Fengshan. Deux jours durant, elles ont été privées de nourriture et de sommeil. Des responsables du Parti communiste les ont sermonnées à propos de leur attitude religieuse, attaquant l’Eglise catholique « clandestine ». Le 7 novembre, avant d’être libérées et après avoir enduré le harcèlement sexuel verbal de leurs gardiens, les deux religieuses ont été contraintes de signer un texte préparé à l’avance par lequel elles reconnaissaient renoncer à leur foi.

Le diocèse de Fuzhou est un diocèse où l’Eglise « clandestine » est particulièrement forte. Régulièrement, les catholiques « clandestins » doivent y subir la répression menée par les autorités. Depuis plusieurs mois, celles-ci mènent une campagne visant à « inciter » le clergé « clandestin » à rejoindre les structures de l’Eglise catholique « officielle » (3). En août dernier, une vingtaine de religieuses avaient été arrêtées (4), avant d’être relâchées peu après. Le 10 février 2000, Mgr Jean Yang Shudao, évêque « clandestin » de ce diocèse, âgé de 81 ans, a été arrêté et on est sans nouvelles précises de lui depuis cette date (5).