L’ordination de deux femmes diacres par l’Eglise protestante du Pakistan suscite l’opposition d’une Eglise dissidente

L’ordination des deux diaconesses par Mgr Azariahs a eu lieu le 21 novembre dans le diocèse de Raiwand, à 25 km au nord de Lahore. Les deux femmes ordonnées dont l’une est la propre épouse du célébrant, travaillaient déjà pour l’Eglise en tant que catéchistes. C’est la première fois que des ordinations de femmes avaient lieu dans l’Eglise du Pakistan, une Eglise fondée en 1970 pour rassembler anglicans, méthodistes, presbytériens, luthériens et chrétiens d’autres dénominations, au total 800 000 membres. Selon l’agence Ucanews, aucun autre évêque catholique ou protestant du pays n’était présent à la cérémonie et les catholiques n’avaient pas été invités. Des délégués laïcs d’autres Eglises, une femme évêque et des femmes prêtres originaires d’autres pays ont participé à l’ordination. Par ailleurs, au cours de la cérémonie, on a fait remarquer que les Eglises protestantes du Bangladesh, de l’Inde, de l’Indonésie, de Malaisie et du Sri Lanka bénéficiaient déjà d’un presbytérat féminin et de quelques femmes évêques.

L’évêque de Raiwand s’est attristé de ce procès intenté devant un tribunal civil et a fait remarquer qu’aucune des autres grandes Eglises présentes au Pakistan, ne s’était opposée officiellement à sa décision, même si certaines avaient fait des choix radicalement différents. Par ailleurs, il s’étonne de l’avis d’outrage à la cour émis par le tribunal de Lahore, les ordinations des femmes diacres ayant eu lieu avant le dépôt de la plainte. Selon lui, cette affaire ne relève pas de la juridiction du tribunal, celui-ci n’ayant aucune compétence particulière en matière d’interprétation de la Bible.

L’action en justice introduite par le président de l’Eglise presbytérienne a pour but de faire invalider les récentes ordi-nations et de faire condamner Mgr Azariahs pour infraction à la loi nationale et à la loi biblique. Timotheus Nasir se dit prêt à porter l’affaire devant les tribunaux supérieurs. Mgr Azariahs lui a conseillé de se rappeler le conseil de la Bible : « Les conflits dans l’Eglise devraient être réglés au sein de l’Eglise et non devant un tribunal civil Lui-même reste persuadé que l’ordination qu’il vient de présider, comme il l’a dit le jour de la cérémonie, est « une importante étape vers la reconnaissance du ministère pastoral comme un don du Saint Esprit accordé aux hommes et aux femmes ».