Eglises d'Asie

La police intervient pour libérer une soixantaine de personnes d’un camp privé de travaux forcés

Publié le 18/03/2010




Plus de 60 personnes retenues enchaînées et astreintes aux travaux forcés pour remboursement de dettes depuis treize ans dans un camp du village de Manawala, dans le district de Khanewal, ont été libérées grâce à une intervention des forces de police, samedi, 13 janvier 2001. L’action policière avait été ordonnée par un juge de la haute Cour en réponse à une plainte déposée par l’avocat de la Commission privée des droits de l’homme du Pakistan. Parmi ces personnes détenues et obligées à travailler sans salaire dans une briqueterie se trouvaient 44 femmes et enfants. Lors de son intervention, la police a arrêté le responsable du camp, qui, selon la loi prohibant le travail forcé adoptée en 1992, devrait être condamné à plus de cinq années de prison.

Après leur libération, quelques uns des responsables de ces familles déshéritées sont venues remercier le magistrat qui a déclenché l’action judiciaire ainsi que la commission des droits de l’homme ayant déposé la plainte. Ils ont rapporté être tombés dans ce type d’esclavage moderne comme dans un piège. Ils ont été attirés à la briqueterie par des promesses de prêts d’argent et se sont ainsi retrouvés dans une situation de total assujettissement. Dans la journée, des hommes armés les gardaient alors qu’ils travaillaient. La nuit, ils étaient enchaînés à l’intérieur du camp. Ils ne bénéficiant d’aucun salaire et leurs plaintes étaient accueillies par des coups de bâton.

En 1999, selon des statistiques de la Commission provinciale des droits de l’homme, il y avait quelque 50 000 fermiers détenus dans ce type de prison par des propriétaires fonciers les accusant d’être redevables envers eux de grosses sommes d’argent. Les dettes des parents sont, ensuite, héritées par les enfants qui sont pratiquement, eux aussi, condamnés aux travaux forcés malgré un décret de 1992 mettant le travail forcé hors la loi (1).