Selon les témoignages recueillis par le Centre tibétain pour la démocratie et les droits de l’homme, basé Dharamsala, en Inde, un moine tibétain de 27 ans, réfugié en Inde mais en voyage au Tibet où il se rendait au chevet de sa mère malade, est mort dans des circonstances suspectes peu après son arrestation par la police chinoise. Saru Dawa a été arrêté à la frontière chinoise le 20 novembre 2000. Sa famille a découvert qu’il avait été détenu à la prison de Nyari dans la ville de Shigatse. Initialement les autorités ont nié qu’il y ait jamais été détenu mais, après qu’une somme d’argent eut été versée à un policier sur place, un responsable a fini par admettre son arrestation. La police a ensuite déclaré que Dawa s’était suicidé pendant sa détention. Il avait, dit-elle, commis un grave délit en transportant des photographies du dalai lama et des livres publiés par la communauté tibétaine en exil. Un responsable du centre de détention a également déclaré que Dawa n’était pas bien à son arrivée et que son état de santé n’avait fait qu’empirer par la suite. Sa mauvaise santé et le fait d’avoir enfreint les lois chinoises ont été autant de facteurs qui, selon ce responsable chinois, l’auraient conduit au suicide le 9 janvier. Un moine du monastère où vivait Dawa a reconnu que celui-ci transportait bien un sac de livres mais a précisé qu’il ne s’agissait que de livres religieux et non d’ouvrages politiques.
Le même Centre de défense des droits de l’homme et de la démocratie a annoncé, jeudi 22 février, la mort d’un autre prisonnier politique tibétain sévèrement battu en prison et décédé au début de l’an dernier, un mois après sa libération. Peppa, âgé de 40 ans, avait été pris en charge par plusieurs médecins après sa libération mais sa santé ne s’était pas pour autant rétablie. A ses funérailles, les gens de sa parenté ont remarqué que sa cage thoracique était comme enfoncée.
Depuis que la Chine a signé en 1988 la convention des Nations Unies contre la torture, 71 prisonniers politiques tibétains sont morts des suites de sévices, déclare Lobsang Nyandak, directeur du Centre d’information. « Ces morts sont autant de preuves des violations flagrantes des droits fondamentaux de l’homme par le gouvernement chinois », affirme-t-il. La Chine s’est emparée du Tibet en 1950 et, depuis, réprime de façon brutale la dissidence et tente d’occulter la fidélité traditionnelle des Tibétains envers le dalai lama en exil en Inde.