Eglises d'Asie

Des représentants des milieux d’affaires sino-thaïlandais ainsi que des associations bouddhistes demandent l’interdiction d’une réunion internationale de membres du Falungong en Thaïlande

Publié le 18/03/2010




Des représentants de la communauté des hommes d’affaires thaïlandais d’origine chinoise ainsi que des associations bouddhistes thaïlandaises ont demandé à leur gouvernement d’interdire la tenue d’une réunion internationale de membres du groupe Falungong, réunion qui doit se tenir à Bangkok le 21 avril prochain. Selon Norrarat Tangpakorn, président de la Fondation de bienfaisance des journalistes sino-thaïlandais, « le Falungong est un culte pernicieux. Leur présence ici déstabilisera la société thaïlandaise ». Depuis deux ans environ, Falungong, groupe mystique chinois, est interdit en Chine où les autorités de la République populaire de Chine mènent une très sévère campagne de répression contre ce groupe qualifiée par elles de « secte pernicieuse ».

Dans un article paru dans The Sunday Nation le 18 février dernier, des représentants de ces milieux sino-thaïlandais ont mis en garde contre le Falungong. Selon eux, la Thaïlande est utilisée par le groupe comme base pour mener des attaques contre le gouvernement chinois. Le vice-président de la Chambre de commerce sino-thaïlandaise accuse le fondateur du groupe, Li Hongzhi, d’avoir falsifier sa date de naissance de façon à ce qu’elle coïncide avec celle de Bouddha et de diffamer ainsi le bouddhisme. « Tous les bouddhistes devraient s’unir pour s’opposer à ce mouvement pour le bien de la sécurité de la nation et de la stabilité sociale », a-t-il déclaré. Wiwat Wechkraisri, représentant d’une fondation bouddhiste de charité, a pour sa part affirmé que Bangkok avait été choisi par le groupe Falungong pour tenir cette réunion en avril prochain parce que la Corée du Sud et Singapour lui avaient refusé le droit de se réunir sur leurs territoires respectifs.

A Pékin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a mis en garde sur les dangers liés aux activités du groupe dans les pays qui l’accueillent, émettant l’espoir que les pays et les gouvernements en question sauraient prendre les bonnes décisions. Les autorités thaïlandaises ont fait savoir que leur ambassade à Pékin avait reçu une protestation officielle du gouvernement chinois à propos de la conférence d’avril prochain. Elles ont toutefois préféré répondre qu’elles comprenaient la position des autorités chinoises mais que la réunion prévue par le Falungong ne serait pas interdite aussi longtemps que ses organisateurs n’enfreindraient pas les lois thaïlandaises.

Un porte-parole du Falungong à Bangkok a déclaré que « le thème de la réunion était l’échange de vues et d’expériences » et que les membres du Falungong « n’avaient rien à voir avec la politique ». Tout le monde, y compris la presse et les autorités thaïlandaises, étaient bienvenues à cette réunion, a-t-il affirmé, ajoutant que le Falungong compte environ 1 000 pratiquants en Thaïlande. Selon l’édition de The Sunday Nation, Li Hongzhi, qui réside aux Etats-Unis, se serait rendu une dizaine de fois en Thaïlande, son beau-frère, Sun Senlun, étant même le représentant du groupe dans le pays.

La communauté thaïlandaise d’origine chinoise est généralement considérée comme une des mieux intégrées de toutes les communautés chinoises de diaspora présentes en Asie. Très représentée parmi les milieux d’affaires, elle est connue pour être globalement favorable à Pékin, sans toutefois prendre de position politique tranchée.